Sikilo, 8 janvier 2023… Un an après ce tragique accident de la route entre deux bus qui a fait plus de 40 morts et une centaine de blessés, Bés bi retourne sur les lieux du «crime».
Des rats palmistes qui circulent par moments, des bourrasques qui perturbent la quiétude des sinistres lieux… Rien ne rappelle, à priori, cette journée tragique où deux bus de transport en commun sont entrés en collision. Les lieux «bruissent» d’un silence de cimetière… sans clôture. Sans sépultures. À Sikilo, les carcasses des bus ont été déplacées. Mais les quelque débris de verre à peine visibles refusent d’effacer les traces de ce «massacre». Le souvenir demeure vivace et ça cogite encore dans la tête de ceux qui ont été sur place pour apporter assistance aux personnels de santé et pompiers débordés. Parmi eux, Zakaria Sow, chauffeur et président de la gare routière de Kaffrine. «Un jour dont je me souviendrai toute ma vie. L’accident a eu lieu vers 3h du matin et nous avons été informés très tôt. Je fais partie des premières personnes à se déplacer sur les lieux. L’ambiance était insoutenable, des cris stridents, des pleurs, des appels à l’aide de personnes coincées entre les véhicules… C’était horrible !», rembobine-t-il. Si certains réclament des ralentisseurs, M. Sow, lui, pense que la solution c’est plutôt d’élargir la route nationale. Il dit : «La RN1 est là depuis 1960. C’est une route étroite et la circulation est devenue très dense. À mon avis, la seule solution pour éviter les accidents récurrents, c’est de faire deux fois deux voies.»
«J’ai dépensé le million que j’ai reçu dans des ordonnances… je ne travaille plus»
L’accident de Sikilo, le plus tragique de l’histoire du Sénégal avec 42 morts officiellement, a également fait plusieurs blessés dont Kadia Diallo habitant Kaffrine. Les larmes aux yeux, elle se rappelle bien cette nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023. «J’étais dans le bus qui venait de Tambacounda. Beaucoup de passagers dormaient quand, soudain, nous avons entendu un pneu éclater. Tout est parti si vite. Notre bus est entré en collision avec le bus qui venait de Mbour. Je ne me rappelle plus grand-chose à partir de ce moment avant de me retrouver à l’hôpital régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine», raconte-t-elle. À la question, comment vous sentez-vous actuellement elle s’empresse de répondre : «Mal.» Avant d’ajouter : «Je ressens toujours des douleurs et je continue de suivre des soins à l’hôpital. Le million que j’ai reçu, je l’ai dépensé dans des ordonnances que je continue d’acheter difficilement puisque je ne travaille plus.»