Le président de la République, Macky Sall, a présidé, ce lundi au grand théâtre, la cérémonie du concours général. Cette année, le thème choisi est : « opportunité et défi de l’intelligence artificielle dans le système éducatif sénégalais ». Abordant justement le thème, le chef de l’Etat a relevé l’ambivalence de l’intelligence artificielle. « Nous avons vu en pleine pandémie Covid-19 comment la technologie moderne a pu soutenir les secteurs clés de l’éducation, du travail, du commerce pour ne citer que ces domaines parmi tant d’autres. D’autre part, nous vivons au quotidien les dérives de cette même technologie devenue par son usage dévoyé une fabrique de Fake news qui répandent à grands débits la tromperie, la manipulation, la haine, le radicalisme et la violence.
C’est dire que l’intelligence artificielle nous plonge dans un tourbillon où s’entremêle progrès et incertitude mais également interrogation », a-t-il dit. Avant de s’interroger : « comment transmettre à nos enfants nos valeurs de culture et de civilisation quand, à longueur de journée, ils sont exposés à d’autres modes de pensée, d’action et de vie souvent véhiculés par des gens sans qualification qui s’arrogent prétentieusement le titre d’influenceur. Mais pour influencer quoi ? Comment protéger la vie privée quand elle est constamment épiée et exposée à la frénésie des réseaux sociaux ? Comment sauvegarder l’avenir du travail quand la robotique élimine par millions des corps de métier ? ».
« L’école et l’université ne sont pas des arènes de gladiateurs »
Selon le président Macky Sall, l’enjeu est alors de « saisir les opportunités » de cette technologie sans se perdre dans « le nivellement par le bas de notre société et de notre système éducatif ». Parce que, explique le président Sall, c’est ce qui arrive quand l’intelligence artificielle nous rend paresseux à la lecture, à l’écriture et plus grave encore à la réflexion. C’est ce qui arrive, dit-il, lorsque dans une inversion malveillante des rôles la technologie présente le faux pour le vrai, le dernier pour le premier, l’injuste pour le juste et lorsqu’elle viole les valeurs éthiques et morales. Cela, estime le président Macky Sall, pose une dernière analyse de la question fondamentale de la gouvernance à l’échelle nationale et internationale des usages de l’intelligence artificielle y compris celle des réseaux sociaux. Par ailleurs, il a exprimé sa grande préoccupation devant une certaine tendance pernicieuse qui consiste, selon lui, à détourner l’école de sa vocation d’éducation et de formation. « C’est très grave qu’un enseignant censé être un éducateur abuse de l’ascendance et l’autorité qu’il a sur ses élèves en les incitant à la violence dans les manifestations de rue. La violence sous toutes ses formes n’a pas de place dans la société encore moins à l’école. L’école et l’université ne sont pas des arènes de gladiateur. Leur vocation est d’éduquer et de former des citoyens éclairés et responsables, des bâtisseurs et non des casseurs. Je condamne ces actes irresponsables qui ne resteront pas impunis dont les auteurs sont heureusement minoritaires du système éducatif et ne représentent nullement les enseignants du Sénégal », a-t-il soutenu. Toutefois, le chef de l’Etat invite les jeunes à s’inspirer de leur parrain, le ministre Daniel Cabou, pour son humilité.