La guerre à Gaza continue de faire des ravages parmi la population civile. Vendredi, 43 Palestiniens ont été tués dans le territoire par des frappes de l’armée israélienne, selon la Défense civile locale. Parmi eux, 26 ont péri alors qu’ils attendaient une distribution d’aide près du corridor de Netzarim, dans le centre de l’enclave. Dix-sept autres ont été tués à travers différents secteurs, notamment une fillette atteinte par balle à l’ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, rapporte L’Orient le jour.
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas dure depuis plus de 20 mois, les civils restent les premières victimes d’un conflit désormais aggravé par une crise humanitaire aiguë. L’UNICEF a tiré la sonnette d’alarme vendredi, dénonçant une sécheresse « causée par l’homme ». « Les enfants vont commencer à mourir de soif », a déclaré James Elder, porte-parole de l’organisation, lors d’une conférence de presse à Genève. Seules 40 % des installations de production d’eau potable restent fonctionnelles dans l’enclave, bien en deçà des normes d’urgence.
La situation alimentaire est tout aussi critique. Selon l’agence onusienne, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 50 % en un mois. Près d’un demi-million de personnes endurent la faim, dans un territoire totalement dépendant de l’aide humanitaire. L’UNICEF accuse le système de distribution d’aide mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, d’aggraver la situation en raison de son manque de clarté, de coordination et de sécurité.
Depuis le début mars, Gaza est soumise à un blocus humanitaire drastique, partiellement assoupli fin mai. Mais l’aide reste insuffisante et dangereuse à atteindre. Des milliers de Palestiniens se rendent chaque jour sur les sites de distribution malgré les risques. Depuis fin mai, près de 400 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessées alors qu’elles tentaient simplement de récupérer de la nourriture, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, considérés comme fiables par l’ONU.
James Elder, qui s’est récemment rendu à Gaza, a rapporté des témoignages poignants d’enfants blessés ou tués en tentant de recevoir de l’aide. Il évoque notamment le cas d’un garçon mortellement touché par un obus de char. Des erreurs de communication sur les horaires et les lieux de distribution, combinées aux fréquentes coupures d’Internet, exposent encore davantage une population déjà traumatisée.
Alors que la guerre entre Israël et l’Iran entre dans son huitième jour, l’État hébreu maintient une forte pression militaire sur Gaza. Quatre divisions de l’armée israélienne y sont actuellement engagées. « Le Hamas est sous pression », a déclaré un porte-parole militaire. Mais à Gaza, c’est toute une population qui suffoque sous les bombes et la faim.
Emedia