Le secrétaire général de la République des Valeurs et député à l’Assemblée nationale, Thierno Alassane Sall, dresse un bilan sévère de la situation actuelle du Sénégal. Selon lui, le pays traverse une crise profonde, marquée par « l’amateurisme du gouvernement » et une gestion économique préoccupante.
Lors de son intervention à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a annoncé une politique d’austérité qui suscite de vives inquiétudes. Un choix qui, selon Sall, reflète l’échec du gouvernement après « dix mois d’inaction ». Alors que la jeunesse sénégalaise désespère et que l’émigration clandestine se poursuit, le programme « Agenda 2050 » présenté par l’exécutif apparaît, selon le député, comme une coquille vide, sans solutions immédiates pour soulager la population.
Les chiffres avancés par Thierno Alassane Sall illustrent l’ampleur des difficultés économiques : la dette publique atteindrait 3 855 milliards de FCFA en 2025, représentant 40 % des dépenses budgétaires. Pourtant, malgré les discours sur la nécessité de limiter l’endettement, le gouvernement prévoit d’emprunter 4 574 milliards de FCFA cette année.
Dans le même temps, la masse salariale continue de croître, mais, déplore le député, ce sont les travailleurs essentiels qui en font les frais, notamment les médecins, alors que les privilèges restent intacts. Il évoque également des licenciements massifs, en contradiction avec les promesses faites aux jeunes.
Face à une vie quotidienne de plus en plus difficile, la colère monte chez les partenaires sociaux. Thierno Alassane Sall cite notamment l’affaire du « décret perdu » du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), un texte validé depuis six mois mais toujours non signé par le pouvoir, qu’il qualifie d’« incompétent ».
Autre point d’ombre : les soupçons de corruption au sein de la magistrature, sur lesquels le gouvernement reste silencieux. « Pourquoi un tel mutisme sur un dossier aussi grave ? », s’interroge-t-il.
La loi d’amnistie, adoptée sous couvert de réconciliation nationale, est perçue par le député comme un outil d’impunité. Face à cette situation, son parti a déposé une proposition d’abrogation. Mais selon lui, la majorité présidentielle cherche à décrédibiliser cette initiative, avançant même, sans preuve, affirme-t-il, qu’un texte similaire aurait déjà été déposé.
Par ailleurs, Thierno Alassane Sall dénonce des indemnisations distribuées dans l’opacité. « Qui décide de ces compensations et sur quelles bases ? », interroge-t-il, rappelant que seule la justice est habilitée à établir les responsabilités.
Le député estime que le gouvernement actuel, qui promettait rupture et transparence, adopte aujourd’hui les méthodes qu’il dénonçait hier. Pour lui, l’abrogation de la loi d’amnistie est une exigence démocratique et morale. « La justice doit être rendue, car c’est ce que le peuple attend et mérite », conclut-il.
Emedia