Thierno Bocoum, ancien député et président du mouvement AGIR, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de manipulation des conclusions du Conseil constitutionnel par le Premier ministre. Dans un post sur les réseaux sociaux, il accuse le chef du gouvernement d’avoir déformé le contenu du considérant 31 de la décision rendue sur la loi d’interprétation récemment invalidée.
« Le Premier ministre affirme que le Conseil aurait ‘simplement considéré superflu’ le fondement de la loi interprétative. Nous lui demandons où il a lu cela », s’interroge Thierno Bocoum, avant de souligner que le fameux considérant 31 affirme, au contraire, que l’alinéa 2 de l’article premier de la loi viole clairement la Constitution.
Pour le leader d’AGIR, le Conseil constitutionnel a été explicite : même les crimes les plus graves sont couverts par l’amnistie si ces actes sont liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique. « Une déclaration aussi lourde ne peut être minimisée ni tordue au profit d’intérêts politiques », a-t-il martelé.
Thierno Bocoum va plus loin, accusant le Premier ministre de s’ériger en chef de parti plutôt qu’en garant du respect des institutions, en « faisant dire aux juges ce qu’ils n’ont jamais dit ». Il dénonce également le ton utilisé par le chef du gouvernement à l’encontre de l’opposition, qualifiée de « résidus » et « indigente ».
« Le chef du gouvernement devient le chef des insulteurs », ironise Thierno Bocoum, tout en assurant que l’opposition ne tombera pas dans ce qu’il appelle une « grande distraction nationale » orchestrée pour faire oublier les responsabilités du régime en place.
« Aux insultes, nous préférons les idées », conclut-il, appelant à un débat politique fondé sur le respect des institutions et la rigueur démocratique.
Emedia