La déforestation illégale en Casamance atteint des proportions inquiétantes, obligeant les autorités forestières à intensifier leurs efforts. Entre juin 2024 et janvier 2025, les services des eaux et forêts de Ziguinchor ont mené une opération de grande envergure, aboutissant à des saisies estimées à plus de 300 millions de FCFA et à l’arrestation de 74 personnes impliquées dans le trafic de bois.
Le lieutenant Mame Less Ciss, chef du service départemental des eaux et forêts de Ziguinchor, a révélé les résultats impressionnants de cette opération. « Nous avons saisi 114 billons de teck, principalement dans les arrondissements de Niaguiss et de Nyassia, ainsi que 314 planches et plateaux de teck. À cela s’ajoutent 214 lattes de rôniers. »
Le matériel utilisé par les trafiquants a également été confisqué : 15 tricycles, des vélos et plusieurs motos Jakarta qui servaient au transport des produits forestiers coupés illégalement. En outre, 74 personnes impliquées dans ces activités criminelles ont été arrêtées et remises à la justice.
Le lieutenant-colonel Momar Seye, inspecteur régional des eaux et forêts de Ziguinchor, souligne la difficulté de cette lutte, en particulier dans le contexte casamançais. « Le trafic de bois se divise en deux volets : un trafic intérieur et un trafic international. Ce dernier est beaucoup plus difficile à contrôler, notamment en raison de la faiblesse de nos moyens et du contexte sécuritaire », a-t-il expliqué.
Les zones frontalières, notamment dans le nord du département de Bignona, à proximité de la Gambie, posent des défis spécifiques. « Ces zones sont difficiles d’accès et représentent des risques importants pour nos agents », a ajouté le lieutenant-colonel Seye.
Malgré ces difficultés, l’appui des forces armées est déterminant. « Nous recevons régulièrement l’appui de la zone militaire numéro 5 et de la Légion Sud. Je tiens à remercier leurs commandants pour leur collaboration essentielle dans cette lutte », a-t-il conclu.
Avec des saisies estimées à plus de 300 millions de FCFA et l’arrestation de 74 personnes, ces efforts conjoints témoignent de l’importance de protéger la forêt casamançaise, un patrimoine naturel menacé par l’exploitation illégale.