Le jeudi 11 janvier, deux femmes en bourkha étaient à la barre du tribunal d’instance de Mbour pour les faits de coups et blessures volontaires. Ces prévenues d’un accoutrement qui fait penser aux Afghanes et Pakistanaises étaient simplement deux Sénégalaises qui s’étaient crêpé le chignon.
Khady S et Fatou D se sont présentées à la barre du tribunal d’instance de Mbour dans une tenue bien particulière. Elles étaient tous habillées en « bourkha » noir ne laissant voir que leurs yeux, telles des Afghanes.
Elles ne sont pas des voisines comme c’est souvent le cas pour des femmes appelées à la barre pour une affaire de dispute. Ce sont deux vendeuses au marché central de Mbour dont les étals ne sont même pas attenantes.
« À chaque fois qu’elle passait devant moi, elle ne cessait de proférer des injures en me taxant de prostituée. Cela a fini par me mettre dans tous les états. Je ne sais pas pourquoi elle s’est permis de me tenir ces propos », déclare Fatou D.
« Votre accoutrement est en déphasage avec votre comportement belliqueux. À vous voir, on sait que vous avez les mêmes croyances religieuses. Et en tant que musulmanes, vous devez avoir un bon comportement. En tout cas vous avez bien intérêt à revenir à de meilleurs sentiments », leur dit le parquet.
« Comme l’a dit le Procureur, vous devez rester calmes. Que chacune garde ses distances par rapport à l’autre. Sinon, si vous revenez ici ce ne sera pas bien pour vous », ajoute le Président du tribunal. Les prévenues ont toutes les deux juré qu’elles vont respecter à la lettre ces injonctions.
Aboubakry Kane