Avec une déclaration commune, le collectif des avocats de l’Etat, qui faisait face, jeudi 24 août, à la presse, s’est penché sur les derniers développements de l’affaire Sonko.
Il est ressorti de cette rencontre que l’agent judiciaire de l’Etat a fraichement saisi le juge en charge du dossier pour l’informer de sa décision de se constituer partie civile sur les «dégradations» de biens publics perpétrées lors des manifestations.
«Par lettre en date du 07 août 2023, l’agent judiciaire de l’Etat a informé le juge d’instruction de sa constitution de partie civile dans les procédures ouvertes contre Ousmane Sonko, Juan Branco et d’éventuels complices ou co-auteurs. Un pool d’avocat chargé de défendre les intérêts de l’Etat du Sénégal a également été mis sur pied pour se constituer dans ces procédures et toutes autres concernant les dégradations, pertes, les préjudices infligés à l’Etat du Sénégal dans ce contexte», a annoncé Me Anta Mbaye, entourée d’un parterre d’avocats dont Me El Hadj Diouf.
Selon la robe noire, cette constitution de partie civile de l’Etat «trouve sa pertinence dans les dispositions de l’article 2 du Code de procédure pénale selon lesquelles, l’action civile en réparation du dommage causé par toute infraction, appartient à tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction». Par la voix de Me Anta Mbaye, les avocats de l’Etat ont rappelé «qu’au cours des différentes manifestations, des saccages et pillages, des biens publics ont été la cible» des manifestants en soutien à Sonko. «Ces biens, estiment-ils, ont une forte valeur sociale» et concernent «transport, alimentation, carburant, réseau électrique, distribution d’eau» qui ont été «endommagés ou complètement détruits» un peu partout dans le pays.
«Cet état de fait a des conséquences très néfastes sur notre économie nationale avec un fort impact négatif sur les politiques économiques. L’Etat se réserve le droit d’évaluer l’étendue du préjudice souffert du fait de ces agissements et ne ménagera aucun effort pour rendre effectif la réparation du préjudice subi», se sont engagés les avocats de l’Etat dans une déclaration commune.