Qu’est-ce qui explique la tension notée dans la commercialisation de l’oignon ?
Nous constatons à travers tout le Sénégal une spéculation sur le prix de l’oignon. Cette période correspond à un moment où la production locale est finissante et on attend la production qui vient de l’étranger. Cette année, nous avons un problème par rapport à la production étrangère qui entrait plus tôt dans le territoire. C’est ce déséquilibre qui a entraîné dans le marché un renchérissement du prix de l’oignon. L’oignon étant quasiment inexistant, le produit devient de plus en plus rare surtout que la production étrangère n’est pas rentrée encore sur le territoire national. Cette insuffisance de l’offre par rapport à la demande a eu comme effet l’augmentation du prix. Sur le marché actuellement, le prix du kilogramme est de 1000 francs, voire 1200 francs.
A quand la fin de tout cela ?
Ce sera pour bientôt parce qu’on est en train de voir des rentrées de produits, de l’oignon importé. L’oignon en provenance de la Hollande est présent sur le marché. Les autorités nationales sont en train de négocier avec le royaume du Maroc pour avoir un assouplissement des mesures de restriction, à défaut d’obtenir purement et simplement la levée des restrictions pour la destination Sénégal. Donc, si tout se passe bien, avec ces solutions du côté du Maroc et l’entrée de l’oignon hollandais, la situation connaitra nettement une amélioration.
Pourquoi cette flambée des prix au kilogramme ?
C’est dû à une rareté du produit et à un renchérissement des coûts au niveau international. Il y a eu une augmentation de l’oignon sur le plan international, ce qui fait qu’on a connu cette hausse parce qu’il faut y ajouter le prix du transport.
L’année dernière, à pareille époque, c’était encore le même problème. A quand la fin de ce cycle ?
Par rapport à l’année dernière, il y a eu une amélioration. Parce que l’année passée, cela avait coïncidé avec le magal de Darou Khoudoss, c’est lors de cet événement religieux qu’on a vu que le sac de 50 kilogrammes d’oignons coûtait 50 000 FCFA. Aujourd’hui, on a pris les devants pour ne pas connaître une telle situation. Nous sommes allés sur le terrain pour voir les stocks mais aussi pour parler aux commerçants. Le Service régional du commerce a été au niveau des marchés de Ocass et de Darou Khoudoss pour voir le niveau des stocks. Comme solutions, on est en train d’améliorer les relations entre les commerçants et les importateurs pour que la destination Touba pour les produits soit une priorité. Je veux dire qu’avec l’approche du magal, il y aura une discrimination positive à l’endroit de la ville sainte. On va favoriser les chargements qui vont venir à Diourbel. Et face à l’accroissement de la demande, faire en sorte qu’on ait pas de rupture de stocks, que l’offre soit améliorée au niveau de Touba.
La situation est récurrente. Pourquoi le ministère du Commerce n’envisage pas de mettre en place des magasins de stockage pour éviter de pareilles choses ?
On est en train de voir parce que les infrastructures sont insuffisantes. Mais avec le marché international de Diamniadio, c’est un début qui peut favoriser un équilibre sur le marché. Je dois dire que cette politique de mise en place de magasins de stockage se poursuit et il y a d’autres entités qui œuvrent là-dessus.