La crise qui secoue l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) a franchi un nouveau cap ce mardi 13 mai 2025. Réuni en session, le Conseil académique de l’université a pris une série de mesures fortes en réponse au mouvement de protestation déclenché par les étudiants depuis le 27 avril. Au cœur du bras de fer : des revendications sociales et pédagogiques, et une situation infrastructurelle jugée critique par les étudiants.
Selon le communiqué de l’UADB, les étudiants des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD boycottent les cours de manière persistante, perturbent volontairement les enseignements et instaurent un climat d’insécurité. Pour y faire face, l’université a décidé de maintenir le calendrier académique, de suspendre les cours dans ces trois UFR jusqu’au 19 mai, et surtout, de dissoudre les amicales étudiantes concernées à compter du 13 mai.
Une décision jugée inacceptable par la coordination des amicales d’étudiants, qui dénonce un traitement autoritaire et un refus de dialogue. Dans un contre-communiqué publié le même jour, les représentants étudiants fustigent une situation qu’ils qualifient de « catastrophique » sur les plans social et pédagogique. Ils évoquent l’inachèvement du complexe de 1000 lits depuis plus de trois ans, la coupure prolongée de la connexion internet dans certains pavillons, la surcharge du restaurant universitaire (moins de 300 places pour 13 000 étudiants), la faiblesse du dispositif médical, le manque d’eau, de salles de cours et l’inexistence de laboratoires fonctionnels.
La tension a culminé ce mardi matin avec l’intervention des forces de sécurité dans les campus, après autorisation du recteur. Les étudiants dénoncent des violences, des tirs de gaz lacrymogènes et des arrestations brutales, aggravant un sentiment d’insécurité généralisée à Bambey.
Face à ce climat jugé intenable, la coordination des amicales a décrété une grève illimitée et appelé les étudiants à quitter le campus jusqu’à nouvel ordre. Elle invite l’ensemble de la communauté étudiante à respecter ce mot d’ordre, affirmant être la seule structure légitime pour défendre leurs intérêts.
Emedia