L’actualité au Sénégal est aussi marquée par les vagues de libération des détenus entamée depuis jeudi. Ainsi, sur ordre du Président Macky Sall les détenus dits politiques vont enfin respirer à nouveau l’ère de la liberté même si ces derniers condamnent le caractère autoritaire du chef de l’Etat.
Visage obscur rempli de colère et de tristesse. C’est le sentiment que l’on a dès l’aperçu de la personne après sa sortie de prison. Corps élancé, bien sappé dans son pull beige, Cheikh Omar Kassé, incarcéré depuis le mois de juin dernier, revient sur son séjour en milieu carcéral. « Nous avons fait 8 mois d’emprisonnement. Et c’est avec beaucoup de fierté et d’humilité que nous l’avons vécu d’autant plus qu’il avait bien avant nous d’autres détenus qui ont fait 19 mois en prison. Nous ne pouvions pas sentir la douleur parce que notre seule tort c’est de dire non à l’injustice et d’être des partisans d’Ousmane Sonko qui est l’incarnation de la valeur et de la dignité ».
L’ex-détenu très remonté contre Barthélemy Diaz de par son comportement lors des manifestations de juin dernier. En effet, selon lui, l’actuel maire de Dakar est le responsable de l’arrestation de ses camarades. «C’est devant leur propre maison, à 150 mètres du domicile de Barthélemy Diaz, qu’ils ont été cueillis par ses gardes du corps pour les amener chez lui. Je ne veux même pas parler de lui parce qu’ils ont fait beaucoup de malheur à mes amis. Et jusque-là ils vivent avec des séquelles de cette agression et vous allez vous en rendre compte quand ils seront libérés», a-t-il regretté. Il souligne de surcroît que « la lutte vient juste de commencer afin que la paix règne dans le pays et que le Président Macky Sall puisse tenir dans les plus brefs délais l’élection présidentielle compte tenu du rejet de la loi abrogeant la convocation du corps électoral par le Conseil Constitutionnel qui n’a fait que dire droit ».
Ils respirent l’air de la liberté, certes, mais ne comptent pas passer l’éponge. A en croire, Diop Taïf, ex détenu, « ces actes d’injustice ne resteront pas impunis. Nous allons les poursuivre pour que les responsabilités soient situées».
Arame Fall NDAO