Six (6) mois de prison ferme, c’est la peine que risquent le vigile de Ndella Madior Diouf et la dame Woury Dia. Ces derniers ont comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’enlèvement, complicité dudit chef et recel de bébé. S’agissant des faits, Ndella Madior Diouf, propriétaire de la pouponnière « KeurYeurmandé » constatant la disparition d’un bébé avait porté plainte contre eux. À la barre, le vigile a reconnu partiellement les faits qui lui sont reprochés.
« J’ai vu la dame pendant deux semaines faire des va et vient à la pouponnière. Quand je l’ai interpellée, elle m’a révélé, en pleurs, avoir demandé à Ndella de lui donner un bébé mais cette dernière lui aurait réclamé 4 millions de francs Cfa ». Et d’ajouter : « quand j’ai parlé à Ndella, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas lui donner de bébé. C’est sur ces entrefaites que j’étais allé récupérer un enfant dans la pouponnière pour le remettre à la dame ». Sur la question de savoir pourquoi il a agi de la sorte ? Il a rétorqué que : « c’était pour sauver l’enfant puisque les conditions dans lesquelles il vivait n’étaient pas bonnes. La dame m’a proposé au début 2 millions. Je n’ai pas accepté parce que je ne voulais pas avoir de problème avec la justice. Elle m’a par la suite proposé 200 000 F CFA. Au final, a-t-il avoué, la sordide transaction sera conclue pour 65 000 francs ».
De son côté, la dame a balayé d’un revers de main les déclarations du vigile en soutenant qu’elle ignorait que le bébé avait été volé. Par ailleurs, elle a révélé au tribunal : « j’ai fait une fausse couche. Ce que je ne voulais pas avouer à mon époux. J’ai continué à lui faire croire que je portais toujours son enfant. Je suis allée dans cette pouponnière 5 fois. C’est là qu’il (vigile) m’a vue pleurer. » « Maintenant, ton mari connaît la vérité. Tout le Sénégal est au courant. Tu es en prison et ton ménage va sûrement en prendre un coup », a dit le maître des poursuites. Invitée à faire sa plaidoirie, la défense a demandé la clémence du tribunal. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu lundi prochain.
Cheikh Moussa SARR