Beaucoup l’auraient supplié qu’il emporte ses secrets dans sa tombe. Mais Robert Bourgi, qui a le sacré privilège de fréquenter les bonnes et mauvaises personnes, assisté aux scènes irréalistes et inédites entre politiques, vendre son génie de lobbyiste, est le genre à partager des anecdotes. Hommes politiques africains, français et du monde sont passés par lui, le «fils de Jacques Foccart», pour régler leurs «problèmes». Dans «Ils savent que je sais tout : Ma vie en Françafrique», son livre-mémoire, livre-entretien à paraitre aux éditions Max Milo, Robert Bourgi raconte sa vie au journaliste Frédéric Lejeal. Entre les dollars de Blaise Compaoré à Chirac cachés dans des djembés, et ouverts dans la cour de l’Elysée, le milliard de FCFA de Omar Bongo à Abdoulaye Wade pour sa candidature en 2007 par l’intermédiaire de Karim ou encore Wade qui a remis une mallette contenant 1 million de dollars dans le bureau du secrétaire général de l’Elysée, en avril 2002 pour la campagne de Chirac…, la Françafrique a fait ses beaux jours. Il a réservé des «bonnes feuilles» de son livre à Emedia. Radio Bourgi a parlé.
Lors d’un déjeuner à l’Elysée, en septembre 2001, Abdoulaye Wade confirme une aide financière pour la Présidentielle de 2002, en France. Vous avez confirmé cette opération au JDD avant de vous rétracter. Pour quelle raison ?
Le Président Wade a effectivement promis une contribution. Promesses concrétisée par la remise d’1 million de dollars dans le bureau du secrétaire général de l’Elysée, en avril 2002. L’argent était contenu dans une mallette. Pourquoi me suis-je rétracté ? J’avais une grande estime pour Abdoulaye Wade, qui était un ami de ma famille depuis plus de cinquante ans. Après la parution de l’interview du JDD, il m’a appelé de New York où il suivait l’Assemblée générale de l’Onu. Il a eu des mots touchants à l’endroit de mes parents et de la famille Bourgi. J’ai accédé à sa demande de me rétracter. Aujourd’hui, je maintiens qu’il a participé au financement de cette Présidentielle. (…)
Comment voyiez-vous la tentative inédite d’Abdoulaye Wade de rempiler pour un troisième mandat en 2012 ?
Il était sûr et certain de passer dès le premier tour. J’ai fait en sorte de faire recevoir Karim par Nicolas Sarkozy lequel, comme j’ai pu le dire, l’a mis en garde sur l’erreur fatale que cette candidature aurait sur l’image de son père. Mais il n’en démordait pas, persuadé que son père ferait un troisième tour de manège sans anicroches. On connait la suite…
À suivre
Emedia.sn