La déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko, continue d’alimenter les débats. En effet, lors de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Zahra Iyane Thiam qui en était l’invitée a soutenu que la déclaration de politique générale du Premier ministre est extrêmement importante. Parce que, rappelle l’ancienne ministre de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire, ils (Sonko et Diomaye) sont venus en disant que nous avions « le Projet » et qu’on ne serait plus dans le système. « Pour rappel ils sont dans le système ça au moins il faut que tout le monde reconnaisse qu’ils sont dans le système ce n’est pas encore leur système et que cette DPG là devrait nous permettre à nous citoyens de voir quelles sont les orientations du gouvernement ? Quels sont les programmes et les points qui sont proposés sur les cinq années à venir pour que nous puissions nous-mêmes donner notre point de vue. Parce qu’en réalité ce qui fait le charme de l’Etat du Sénégal c’est qu’on se veut un Etat moderne et ça c’est le préambule de la constitution qui le dit : « le Sénégal se veut un Etat moderne où le jeu de la démocratie se fait de manière loyale et équitable et où l’opposition est considérée comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable pour les mécanismes démocratiques ». Mais si c’est cela, estime-t-elle, vous ne pouvez pas avoir meilleure définition de cela que dans la composition de l’actuelle Assemblée. Et donc y aller pour décliner votre déclaration de politique générale avec les orientations que vous voulez imprimer à votre mandature de cinq années que la controverse et la diversité de l’opinion publique puisse rendre force… Parce que si vous attendez six mois ou un an pour faire une déclaration de politique générale vous êtes dans le tâtonnement ou dans la gestion au quotidien ».
Par ailleurs, elle a renseigné que ce n’est pas au Premier ministre de choisir son Assemblée. « Ce n’est pas l’Assemblée du Premier ministre. C’est l’Assemblée du peuple. L’Assemblée est un contre-pouvoir qui permet l’expression populaire. Moi je comprends la déclaration du Premier ministre quand il dit que si vous ne mettez pas à jour votre règlement intérieur ; je me choisis une Assemblée. Je le mets sur le compte de l’inexpérience étatique, pas politique, de l’inexpérience étatique. Parce que vous ne pouviez pas avoir une meilleure assemblée qui puisse crédibiliser votre position politique. Il n’est pas donné à chaque homme politique d’avoir une Assemblée pour venir faire sa déclaration de politique générale et montrer aux populations que vous avez confiance en soi. Et ensuite, pourquoi ouvrir les hostilités ? Avez-vous une fois entendu les députés de l’Assemblée nationale vous dire que si jamais le Premier ministre vient, on va lui faire une motion de censure avant la crise ? Ils ne l’ont jamais dit », conclut-il.
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)