Ce mercredi 19 février 2025 marque le 46ᵉ anniversaire du Pont Émile Badiane de Ziguinchor. Mais au lieu de célébrations, c’est l’inquiétude qui domine face à l’état de délabrement avancé de cet ouvrage stratégique, essentiel à la liaison entre la Casamance et le reste du Sénégal.
Inauguré le 19 février 1979 par l’ancien Premier ministre Abdou Diouf sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, ce pont de 640 mètres montre aujourd’hui des signes alarmants de vétusté. Une situation qui suscite de nombreuses alertes, mais qui, jusque-là, n’a donné lieu à aucune action concrète de la part des autorités successives.
Pour Aliou Djiba, président du Collectif pour la Reconstruction du Pont Émile Badiane et le Développement de la Casamance, il est temps d’en finir avec l’inaction. « Le Pont Émile Badiane ne peut plus attendre. Les populations non plus. Il ne faut pas qu’un autre drame, semblable à celui du bateau Joola, se produise », avertit-il.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est récemment rendu sur place pour constater l’ampleur des dégâts et s’enquérir des difficultés. Si cette visite est perçue comme un signe positif, elle reste insuffisante tant que des mesures concrètes ne sont pas mises en œuvre. « Nous saluons l’intérêt manifesté par le président, mais nous insistons sur l’urgence d’une solution tangible et rapide », souligne Aliou Djiba.
Jusqu’ici, aucun précédent gouvernement n’a pris la décision d’engager la reconstruction du pont. Toutefois, le chef de l’État a inscrit cette question parmi les priorités de son Plan DIOMAYE pour la Casamance. Une orientation qui suscite de l’espoir, mais qui doit désormais se traduire en actes.
« La Casamance mérite un nouveau pont de dernière génération, moderne et sécurisé », insiste Aliou Djiba, appelant les autorités à accélérer le processus. Car pour les habitants de la région, la question n’est plus de savoir si un nouveau pont est nécessaire, mais quand il sera enfin construit.
Emedia