En Casamance, les femmes font face à de profondes inégalités, particulièrement dans les zones rurales. Accès limité à la terre, aux services financiers, faible représentation politique, poids des normes patriarcales : autant d’obstacles freinant leur développement économique et social.
Pour inverser cette tendance, le Comité Régional de Solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance (CRSFP/USOFORAL), avec l’appui de l’Agence Catalane de Coopération au Développement (ACCD), a lancé un projet de deux ans dans cinq communes de Ziguinchor (Djiniaky, Djibidione, Niamone, Boutoupa Camaracounda, Oulampane). Objectif : renforcer l’autonomisation économique et politique des femmes.
Un comité de pilotage assure l’alignement avec les politiques nationales, comme la SNEEG, et veille à l’évaluation du projet. Lors de la dernière rencontre, les parties prenantes ont salué des avancées concrètes sur le terrain.
« Du point de vue économique, les résultats sont palpables », souligne Marianne Patricia Mandiang, cheffe de projet à USOFORAL. Des femmes ont été formées à la transformation et la diversification alimentaire, à la fabrication de détergent liquide et d’eau de Javel, contribuant à l’amélioration des pratiques d’hygiène dans les ménages.
Sur le plan politique, les bénéficiaires prennent désormais la parole en public. L’exemple de Maïmouna Badji, de Djibidione, illustre cette évolution : elle participe à des campagnes de sensibilisation, une première pour elle.
Formées à la gestion administrative et financière, ces femmes gèrent désormais seules leurs activités génératrices de revenus. « Elles n’ont plus besoin des hommes pour tenir les comptes », se félicite Marianne Patricia Mandiang. Plus de 1 000 femmes ont été formées, avec des actions de sensibilisation à l’accès au foncier et à la parité.
Une dynamique de changement est en marche à Ziguinchor, portée par des femmes de plus en plus actrices de leur avenir.
Emedia