La région de Ziguinchor affiche un taux de prévalence de l’hypertension artérielle de 31 %, soit près d’une personne sur trois. C’est ce qu’a révélé ce mercredi le directeur régional de la Santé, Dr Youssouf Tine, à l’issue d’un atelier de dissémination des résultats de l’enquête STEPS 2024, menée par la Direction de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT).
L’étude met également en lumière un taux de diabète de 4,9 % dans la région, un chiffre supérieur à la moyenne nationale estimée à 4,2 %. Selon Dr Youssoupha Tine, ces données traduisent une dégradation préoccupante de la situation sanitaire dans une zone jusqu’ici considérée comme relativement épargnée.
Cette tendance serait liée à des changements profonds dans les modes de vie, notamment une alimentation de plus en plus déséquilibrée et un manque d’activité physique. Le directeur régional de la Santé a également souligné une consommation d’alcool particulièrement élevée à Ziguinchor, atteignant 11 %, contre seulement 3 % à l’échelle nationale.
À l’échelle mondiale, les maladies non transmissibles représentent 74 % des causes de décès, contre 53 % au Sénégal. Les pathologies les plus concernées sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, les maladies rénales chroniques et les troubles mentaux. Ces affections ont en commun des facteurs de risque modifiables, tels que le tabagisme, l’alcool, l’inactivité physique, une mauvaise alimentation ou encore la pollution de l’air.
Face à cette situation, Dr Tine plaide pour un renforcement des actions de prévention, notamment à travers la sensibilisation des populations et l’adoption de modes de vie plus sains. Il appelle également à une meilleure intégration de la lutte contre les MNT dans les politiques publiques locales et nationales.
Pour sa part, Dr Malick Anne, chef de la Division de lutte contre les MNT, a indiqué que les résultats de l’enquête serviront de base à l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale. Le ministère de la Santé a d’ailleurs recommandé que ces données soient partagées dans toutes les régions du pays, afin de faciliter le plaidoyer auprès des autorités locales et administratives. Selon lui, les MNT progressent rapidement et nécessitent une réponse renforcée, notamment contre le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les affections respiratoires chroniques.
Emedia