Le 21e anniversaire du naufrage du bateau Le Joola est commémoré ce mardi. Un drame maritime qui avait frappé le Sénégal le 26 septembre 2002 et qui reste le plus meurtrier de l’histoire avec près de 2000 morts et 64 rescapés. Seulement, force est de constater que les choses n’ont pas bougé depuis lors, les doléances du Comité d’initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola, sont restées les mêmes. Joint au téléphone, Samsidine Aïdara, qui a retenu avec ses camarades, pour cette année, le thème «Sauver des vies en tirant les leçons du Joola», estime que le choix de ce thème a tout son sens.
«On a voulu un peu tirer la sonnette d’alarme, car 21 ans après, la remarque globale est que les leçons du Joola n’ont toujours pas été tirées. Ces mêmes comportements d’incivisme, d’indiscipline, de négligence et de corruption sont devenus des règles, des normes sociales. Les risques dans les services de transport sont toujours très élevés, ceux qui sont chargés de veiller à la sécurité des populations baissent les bras. Les évènements tragiques sur nos routes impliquant des bus de transport en commun au cours de cette année 2023 sont là pour l’illustrer», a-t-il regretté. Et selon lui, ce sont les mêmes comportements qui ont causé le naufrage du Joola.
Samsidine Aïdara : «On est toujours dans la répétition»
Sur les doléances du Comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola, Samsidine Aïdara qui fait partie des familles des victimes, indique avec un brin de regret : «21 ans après, on est toujours dans la répétition. Chaque année on dit la même chose, car les 5 points sur lesquels nous nous battons depuis des années restent toujours d’actualité malheureusement, et cela montre à quel point cela n’avance pas.» Même s’il admet une «petite avancée» avec la construction du Mémorial-musée à Ziguinchor et la question des orphelins.
« Il y a eu peu de choses sur ce mémorial, car le contenu n’a jamais été défini par le gouvernement, malgré les propositions du comité d’en faire un édifice polyvalent comprenant un Musée du souvenir et un centre de recherche sur la sécurité humaine, la prévention des risques et des catastrophes», a-t-il relevé. Sur la question de la prise en charge des orphelins, Samsidine Aïdara explique qu’il y a des choses qui ont été faites, mais il y’a beaucoup de choses qui manquent. «Mis à part ces deux points-là, le reste concerne le renflouement du bateau et la prise d’une loi faisant du 26 septembre une journée de souvenir à la mémoire des victimes du Joola, et l’application rigoureuse de la justice contre les responsables du naufrage. C’est comme si on s’adressait à des oreilles sourdes. Il n’y a aucune volonté dans ce dossier», déplore-t-il.
Pour cette année, il est prévu la cérémonie solennelle à Ziguinchor, un dépôt de fleurs à la Place de souvenir et un récital de coran.