Des soutiens de taille pour Ousmane Sonko. Parmi eux, Pr Serigne Diop en tête d’une pétition d’une centaine de signatures d’ici et d’ailleurs. «Les motifs de son interpellation puis de son incarcération ont évolué dans le temps. Il est d’abord accusé de ‘’vol de téléphone portable?’’, puis suivent d’autres chefs d’inculpation très graves : ‘’appel à l’insurrection?’’, ‘’association de malfaiteurs?’’, ‘’atteinte à la sûreté de l’État?’’, ‘’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste?’’, ‘’complot contre l’autorité de l’État?’’ et ‘’actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves?’’», écrivent les signataires – y figurent notamment l’universitaire Pr Alioune Sall ou encore des intellectuels africains, des politiques d’ici et d’ailleurs.
«Son parti Pastef a été dissous par décret alors qu’il participe, depuis sa création, à la vie politique et bénéficie d’une large représentation au niveau de l’Assemblée nationale et dirige des dizaines de collectivités territoriales. Au moins trois personnes ont été tuées à la suite des manifestations de protestation contre son arrestation qui ont éclaté à travers le pays. Des arrestations massives de militants et sympathisants du parti, dont des élus, ont eu lieu et la plupart des personnes interpellées sont inculpées pour de graves chefs d’infractions et placées en détention. M. Ousmane Sonko observe une grève de la faim depuis le 31 juillet 2023. Sa santé s’est gravement détériorée et il a été admis aux urgences hospitalières le dimanche 6 août 2023», déplorent-ils. Ils appellent le Président Macky Sall à, «d’une part, donner les instructions nécessaires à son ministre de la Justice afin que les chefs de Parquet mettent en œuvre une procédure d’urgence pour obtenir la mise en liberté d’office d’Ousmane Sonko afin de préserver sa vie et respecter ses droits civiques, la mise en liberté provisoire des autres personnes détenues pour avoir exprimé librement leurs opinions et mené des activités politiques conformément aux droits garantis par la Constitution ; d’autre part, retirer le décret de dissolution de Pastef pour un retour à un ordre constitutionnel garantissant le pluralisme intégral».