C’est Maître Ousmane Diagne visiblement agacé qui a fait face à la presse ce vendredi 25 août. L’édile de Thiès-Est n’a pas mâché ses mots quand il s’est agi d’abord d’évoquer la décision de l’État du Sénégal d’octroyer des titres de propriété aux habitants de la cité Ibrahima Sarr ex Ballabey.
D’après Me Ousmane Diagne, les fondamentaux de la République et de l’administration ont été bafoués.
« Ballabey fait partie de la commune de Thiès-Est, c’est pourquoi nous saluons la décision historique du chef de l’État de donner des titres de propriété aux populations. Toutefois la procédure qui a été suivie pour arriver à cette cérémonie ne nous convient pas. Vous savez, le gouverneur de Thiès avait convoqué des commissions qui travaillaient pour la préparation de la cérémonie. Il y’avait le cadastre, la police, les impôts et domaines, l’urbanisme et les sapeurs-pompiers. Tout le monde était là sauf la commune de Thiès-Est qui abrite la cité Ballabey », s’indigne Ousmane Diagne.
Le maire de poursuivre : « Il y a anguille sous roche, il se cache quelque chose. Comment comprenez-vous que la commune ne soit associée ni de près ni de loin au processus ? À la cité Ballabey, il y a deux de mes adjoints qui y habitent et pourtant, ils ne sont au courant de rien », selon le maire de Thiès-Est.
Il doute même du nombre de titres annoncé par le ministre Mansour Faye.
» Aujourd’hui personne ne peut vous dire combien de maisons ont été cédées et ce sont qui les ayant droits, pourquoi le ministre n’a donné que dix attestations de propriétés ? » S’interroge Ousmane Diagne qui dit ne pas être associé.
D’après lui, la commune a des projets à la cité Ballabey. Donc par conséquent, elle devait être associée. À l’en croire, la commune de Thiès-Est a investi plus de 80 millions de FCFA, que ça soit dans la sécurité et l’éclairage public. Il y est également prévue la construction d’un poste de santé. Pour tous ces projets, les autorités devraient prendre langue avec la municipalité dira-t-il, avant d’arriver à cette cérémonie de remise des titres de propriété.
Le gouverneur en a pris pour son grade
» Nous interpellons le ministre de l’Intérieur, mais surtout le président de la République. Nous sommes foncièrement républicains, nous croyons à la République et à ses fondamentaux. Nous ne sommes pas des maires de parti politique, ni de secte encore moins de Tarikha. Nous sommes maire de Thiès-Est et nous le revendiquons ».
Et l’édile d’ajouter : « La République c’est une question de bienséance et le respect du protocole républicain. Mais ici à Thiès, le Gouverneur et ses services ne font pas ainsi. Il ne nous considère pas ainsi. Alors qu’il n’est pas plus légitime que nous. Son pouvoir découle d’un décret, alors que nous, notre pouvoir découle d’un vote au suffrage universel direct. Nous sommes élus par les populations et le maire symbolise la République. Nous ne demandons pas au gouverneur d’être notre ami, nous voulons tout simplement qu’il respecte les règles de la République ».
Ruminant toujours sa colère, le Maire de Thiès-Est dit avoir « quitté avant la fin de la cérémonie par ce qu’il est incompréhensible qu’un ministre de la République préside une cérémonie dans une commune donnée et que le maire soit royalement ignoré » tonne Ousmane Diagne ». Poursuivant son propos, ce dernier affirme que « le gouverneur n’en est pas à son premier geste. Lors du conseil des ministres décentralisé, des cérémonies ont été organisées dans nos communes respectives sans le chef de l’exécutif régional ne nous informe. La réalité est que le gouverneur nous considère comme des opposants » regrette-t-il avant de saluer le comportement du chef de l’État
« Heureusement, le président de la République a été informé de notre présence pour rectifier son discours lors de ce conseil des ministres territorialisé », conclut-il.