Comme chaque année, les spéculations allaient bon train pour ce prix, sans doute le plus attendu des Nobel étant donné le nombre de conflits en cours dans le monde entier. Mais on voyait mal comment le combat des femmes iraniennes pouvait être oublié.
Un an après la mort de Mahsa Amini arrêtée en Iran pour n’avoir pas porté son voile correctement, et le soulèvement de la population iranienne qui a suivi, le mouvement « Femme, Vie, Liberté » était dans tous les esprits. « Donnez le prix Nobel de la paix aux femmes iraniennes », plaidait Per Olav Ødegård, éditorialiste du journal populaire norvégien VG. Le nom de Narges Mohammadi, journaliste et militante iranienne des droits humains, détenue à la prison d’Evin à Téhéran, semblait faire consensus.
Tout comme celui de l’Afghane Mahbouba Seraj, luttant elle aussi pour la liberté et les droits des femmes dans un pays où les talibans ont repris le pouvoir. Autre cause à mettre en lumière dont aurait pu se saisir l’académie suédoise, celle de la lutte contre le réchauffement climatique. Cela fait plusieurs années que le travail des militants du mouvement Fridays for Future, initié par Greta Thunberg. Les noms de la Philippine Victoria Tauli-Corpuz, de l’Équatorien Juan Carlos Jintiach ou encore de l’Ougandaise Vanessa Nakate font évidemment partie des possibles lauréats.
Le nom du président ukrainien Volodymyr Zelensky circulait également, sans grande conviction, les experts jugeant improbable qu’un Nobel soit décerné au dirigeant d’un pays en guerre.