Une centaine de personnes, la plupart des émigrés, ont été grugées par la société spécialisée dans l’immobilier dénommée Nawali, une propriété de Magassa Aïta. Le préjudice s’élève à plusieurs millions de francs. Des plaintes ont été déposées en France et à la Section de recherches de la gendarmerie de Dakar. Ils reprochent à la société le manque de transparence et de communication.
Victimes
Les victimes alertent sur les pratiques douteuses d’une entreprise connue sous le nom de Nawali, spécialisée dans l’immobilier. Elles disent avoir pris conscience que cette entreprise est en litige avec un bon nombre de personnes depuis sa création en 2018.
«Le 20 novembre 2023, une publication a été réalisée par une personne influente dont la mère est également victime, mettant ainsi en lumière ces agissements. C’est ainsi que nous avons réalisé que nous étions un nombre considérable de victimes dans la même situation. Plus d’une centaine de victimes ont été recensées à ce jour avec des montants allant de 2000 à 80 000€. Nous suspectons une grande arnaque en bande organisée. Il est essentiel de souligner qu’il s’agit de montants conséquents. Dans le contexte mentionné précédemment, il est question de 17000€, mais d’autres témoignages indiquent des sommes plus élevées, allant jusqu’à 80 000€ versés», indique un document transmis à Emedia.
Kadi, une des victimes, jointe par Bés bi, précise : «Les terrains en question se trouvent à Malika plage à 14 000€ où il y a plus d’une dizaine de personnes qui ont acheté, et jusqu’à présent, il n’ont vu ni terrain ni papier. Il y a aussi des terrains à 5000€ à Yène sans aucun document administratif de 2018 à nos jours. Après vérification, il s’est trouvé que la société n’a jamais régularisé des papiers au niveau de la mairie. Des constructions abandonnées entre 1 à 2 ans sans suite.» Dans ledit document, il est mentionné qu’«en fin 2022, elle (la société immobilière Nawali) a fait une levée de fonds de 500.000€ qui n’a pas servi à avancer sur les chantiers». Il y a plusieurs catégories de victimes de Nawali. On note les victimes des tontines : une tontine de terrains pour un montant de 5 000€, soit 3 250 000 FCFA, une tontine constructions pour un montant de 30 000€ équivalant à 19 500 000. Et puis, parmi des acquéreurs qui peuvent opter pour l’achat au comptant de terrains, de terrains achetés en plusieurs fois sans frais sans lien avec les tontines. Dans ces victimes, il y a celles de «Malika plage», «Diamniadio», «Yène», «Lac rose».
Gagnants de concours, les plus grands perdants
On retrouve encore les victimes d’opérations promotionnelles. Ces mêmes personnes ont acheté des terrains dans le cadre de la journée de la femme à – 50%, ou des gagnants de concours ou de gagnants suite à un événement Nawali. C’est au niveau de cette catégorie qu’il y a le plus grand nombre de victimes et là aussi, les sommes sont les plus importantes. L’autre profil est constitué par les victimes constructions. Ce sont des personnes ayant déjà acquis un terrain ailleurs qu’avec Nawali et souhaitant construire leur maison avec Nawali. Il y a aussi les personnes ayant acquis un terrain avec Nawali et qui souhaitent poursuivre la construction de leur maison avec eux. Des victimes ayant investi chez Nawali ont bénéficié de campagne de levée de fonds en 2020 avec Ayomi et de campagne de levées de fonds Nawali Holding en 2022 avec Ayomi/Lendeers. Pour le moment, la majorité des victimes du collectif se situent en France et au Sénégal. Les pays dans lesquels se situent les lieux des litiges sont au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie. Les premières victimes de Nawali remontent à 2018
et les plus récentes ont un litige avec la société depuis 2022. Les sommes en jeu sont colossales, certaines des victimes ont investi jusqu’à 100 000 euros, soit 65 millions de francs avec Nawali, d’autres ont un litige de quelques milliers d’euros. Certaines victimes ont fini de payer leur tontine terrain mais n’ont jamais eu de terrain attribué. D’autres ont fini de payer leur terrain mais n’ont pas reçu les papiers officiels du terrain à leur nom. Certaines victimes ont bien reçu les documents de leur terrain, mais après vérification, se rendent compte que les documents fournis par Nawali ne sont pas officiels. D’autres victimes se sont rendu compte que le terrain vendu par Nawali appartenait à une autre personne. Des litiges en construction ont été aussi notés.
Le modus operandi
Présentement, c’est une centaine de personnes qui ont un litige compris entre 2000€ et 80 000€. La société Nawali est fondée en 2018 par Madame Aïta Magassa, franco-maurita- nienne issue de la région parisienne. L’agence immobilière avait pour ambition de proposer la vente de terrains contrôlés et sécurisés, de la construction écologique, des solutions de financements sous forme de «tontine immobilière rotative». A ce jour, Nawali se vante d’a- voir eu plus de 1 500 clients et d’avoir réalisé des cen- taines de milliers d’euros de chiffre d’affaires.
La Rédaction de Bés bi a tenté de joindre la société Nawali sans succès. Aucun des numéros sur son site ne fonctionne.
Malick SY