Le premier ministre, Amadou Ba, a présidé la cérémonie de clôture des cinquantièmes assises de la presse francophone orientées sur le thème : « médias, paix et sécurité ». Dans son discours, le premier ministre a déclaré : « nos batailles contre les barbaries de toutes sortes qui mettent en péril un monde pacifié et porteur de progrès, pétri des valeurs démocratiques, quels que soient nos efforts tant au plan logistique qu’humain, ne sauraient triompher sans l’apport décisif des médias. Je veux parler de toutes les rédactions à travers le monde qui résonnent du cliquetis des ordinateurs ou de la voix des journalistes vertueux, soucieux de progrès humain, de justice et d’équité, défenseurs des vérités inaltérables qui construisent la cohésion sociale et la fraternité des peuples ».
Et d’ajouter : « vous autres, journalistes de l’espace francophone, vous êtes interpellés quant à vos responsabilités dans l’édification d’une humanité en perpétuelle quête de justice et d’équité, gage d’un monde en paix. Nous autres, partisans des libertés démocratiques et militants d’un monde épris de paix et de justice, nous interrogeons tous à ce propos, selon une perspective différente. Vous, les journalistes, qui êtes des nôtres, vous êtes questionnés pendant ces Assises, sur votre place et votre rôle dans un contexte qui a dégénéré, coûté des vies, détruit des biens, semé la faim et la désolation ». Selon lui toujours, les journalistes devraient faire face à ses corollaires, insidieux et inévitables en périodes troubles, la désinformation, la manipulation et toutes les tentatives déloyales de contrôler la diffusion des informations, qui sont aussi une autre forme de guerre, et entretiennent les ferments du langage des armes.
« Vous vous êtes également penchés sur une énigme d’une implacable actualité : comment avec les vannes ouvertes par les réseaux sociaux et le déferlement inexorable de toutes sortes d’infox, juguler l’intoxication intellectuelle et l’obscurantisme, résister aux ennemis de la vérité et de la connaissance, des valeurs humanistes qui nous ont éclairés depuis la nuit des temps ? Il est heureux de constater à quel point vous êtes conscients de ce que votre apport peut être vital, lorsque vous cherchez une réponse aux enjeux de la sécurité alimentaire, cruelle équation planétaire qui se pose partout au moment des catastrophes naturelles, des conflits armés ou simplement dans les pays en voie de développement qui peinent à atteindre leur autosuffisance », dit-il. Suffisant pour lui de soutenir que : « vous faites preuve par là d’un sens aigu de vos responsabilités de citoyens du monde, plus précisément, de l’espace francophone. Il n’empêchera que vous ne pourriez les assumer qu’en ayant aussi le plein droit d’exercer librement votre métier. Votre noble profession, en effet, ne saurait souffrir d’entraves, surtout quand ceux qui l’exercent font preuve d’une probité jamais prise à défaut. Vos travaux, assurément, viennent en complément des grandes inquiétudes qui nous traversent en cette époque si trouble, avec la menace terroriste qui s’est accrue depuis deux décennies, que ses redoutables alliées, à savoir les manipulations malsaines de l’actualité et la désinformation massive sur les réseaux sociaux, tendent à amplifier ».
Sur une question de savoir comment informer, malgré la terreur ? Le premier ministre de répondre : « le journaliste vertueux est d’abord courageux. Il n’a pas d’autre remède pour surmonter la peur et l’intimidation… C’est à ce prix qu’il restera intransigeant avec la vérité, socle inébranlable d’une société en paix et en sécurité. Votre questionnement est légitime : existe-t-il des médias pour la paix ? Ma réponse, quant à moi, en est que ce sont les médias aussi qui la construisent, aux côtés des autres défenseurs de la démocratie et des valeurs humanistes ».
Cheikh Moussa SARR