Créée en 1970, l’Agence judiciaire de l’État (AJE), qui défend les intérêts de l’État, a besoin d’une mutation institutionnelle pour s’adapter à l’environnement des affaires, aux défis internationaux. Après un demi-siècle d’existence l’AJE veut élaborer un plan stratégique afin de mieux gérer les contentieux de l’Etat.
C’est en 1970 que, par décret n° 70 12 16 du 7 novembre 1970 que l’Agence judiciaire de l’Etat a été créée. Cinquante ans après, l’AJE a besoin de faire sa mue.
« Les nombreux défis internationaux auxquels notre pays fait face exigent des adaptations structurelles majeures qui doivent tenir compte de l’évolution des affaires, de la gestion interne de nos administrations. La gestion prévisionnelle du contentieux peut constituer l’un des moyens pour évaluer la gestion curative des contentieux de l’Etat », a souligné Aliou Dione, le conseiller technique du ministre des Finances et du Budget qui ouvrait, jeudi à Saly, un atelier sur l’élaboration du plan stratégique de l’AJE.
À l’en croire, « une réforme en profondeur s’impose à l’AJE qui est une pièce maîtresse de la gestion des contentieux de l’Etat de façon à mettre fin à une gestion dispersée des contentieux pour une cohérence globale ».
Toujours selon M. Dione le décret d’application 70 12 16 du 7 novembre 1970 mettent en place l’AJE a prévu a prévu des arrêtés qui ne sont pas jusque-là signés » d’où la nécessité d’une réforme institutionnelle.
Dans sa communication, Amadou Bamba Oualy n’a pas manqué de souligner certaines faiblesses. « Il n’y a pas de sous-direction. Tout est concentré entre les mains de l’Agent judiciaire de l’Etat. En plus l’organigramme n’intègre que le contentieux. Les modes alternatifs comme la médiation et la conciliation ne sont pas intégrées », déplore-t-il.
En outre, Amadou Bamba Oualy souligne « le manque de dispositifs de prévention des litiges, la non prise en compte de la spécificité de certains contentieux et la nécessité d’outiller le personnel sur les nouveaux types de contrats ».
Par ailleurs, Amadou Bamba Oualy déplore « l’absence d’antennes régionales, d’un portail d’informations, de bons archives, d’une plateforme numérique sur les textes officiels »
Suffisant pour l’ancien AJE Abdoulaye Diako de conclure : « On parle d’Agence. En réalité il ne s’agit pas d’agence. Tout particulièrement de l’agent judiciaire de l’Etat. C’est pourquoi il n’y a pas de sous-direction. C’est une coquille vide, ce n’est rien du tout. Dans les ministères on parle théoriquement de direction mais il ne s’agit pas non plus de direction. On a essayé à partir d’un faux concept créer une structure c’est de là que partent les problèmes. Maintenant il faut créer quelque chose à la place de ce qui existe. C’est le challenge. Heureusement on ne part de zéro car il y a une pratique », déclare Abdoulaye Dianko.
Aboubakry KANE