Dans son discours d’ouverture, le Président Macky a émis l’idée de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi d’amnistie des faits liés aux manifestations de 2021 à 2023. Le président Macky Sall a annoncé officiellement l’ouverture du dialogue national lors d’une cérémonie, cet après-midi, à Diamniadio. Parmi les candidats retenus seuls Amadou Ba et Boun Abdallah Dionne ont répondu à l’invitation du président. S’exprimant à cette occasion, le chef de l’Etat a déclaré : « notre pays est confronté depuis quelque temps à une situation inédite, lourde de menaces et de malheurs (…). Dans l’histoire des nations, il y a des moments d’adversité politique auxquels il faut savoir mettre un terme par le dialogue et le consensus pour l’intérêt supérieur de la nation qui transcende les intérêts particuliers, les intérêts partisans, sous peine d’aller vers des lendemains incertains. Ce temps est venu pour la nation sénégalaise, parce que la vie des nations transcende la vie politique et appelle tout un chacun au sens des responsabilités et de l’apathie ».
« Je n’ai aucun agenda personnel »
Lors de son discours d’ouverture, le président Macky Sall a réaffirmé que : « le président de la République que je suis n’a aucun agenda personnel. Je tiens à réaffirmer de façon claire et nette que le 2 avril prochain marquera la fin de mon mandat. La fin de ma mission à la tête du Sénégal. Je l’avais dit, et je le maintiens, nous sommes à la croisée des chemins. Mon souhait, c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente ».
Par ailleurs, il a laissé entendre que : « je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi, en Conseil des ministres, d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024.
Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon par leurs vertus salutaires pour la nation nous aident à surmonter ces moments difficiles afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel, c’est-à-dire la sauvegarde de notre unité nationale, toute sensibilité confondue et la préservation de l’état de droit et de la République. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le réellement démocratique de notre pays ».
« Par le dialogue sincère, notre démocratie se renforcera »
Poursuivant son discours, le chef de l’Etat a déclaré : « j’ai convoqué ce dialogue national dans cet esprit conformément à mon message du 3 février dernier. C’est le sens des échanges que j’ai eus depuis ce matin, avant cette présente cérémonie. En effet, j’ai rencontré ce matin les candidats validés, deux ont répondu à mon invitation, le Premier ministre Mohamed Boun Dionne et le Premier ministre Amadou Ba. J’ai reçu les candidats dits spoliés de leur parrainage et les candidats recalés à travers deux collectifs pour échanger avec eux avant nos assises. (…) Toutes les démocraties, même celles censées être les plus vieilles, ont leur moment de fragilité, parfois ponctuée de violence. Nous le savons tous, et je n’ai nul besoin de donner des exemples. Le dialogue et la concertation permettent justement de soigner ces fragilités et d’avancer dans la quête de l’idéal de démocratie ». Et d’enchaîner : « C’est ce que j’ai toujours choisi. Par le dialogue sincère, notre démocratie se renforcera. Et malgré la charge des épreuves, nous resterons ainsi dans le bon sens de l’histoire, celle des grandes nations qui sortent encore toujours plus fortes des épreuves qu’elles traversent. Une formule vient de chez nous, vient d’être rappelée par le pasteur Ouattara, « Rero Amoul Niak Wakhtane mo ame ». Sans revenir sur les péripéties du report du scrutin présidentiel, je rappelle qu’en prenant acte de la décision du Conseil constitutionnel, qui s’inscrit dans le cadre des mécanismes normaux de la démocratie et de l’état de droit, j’ai indiqué ma volonté de faire appliquer ladite décision pour que le scrutin soit tenu les meilleurs délais ».
« En convoquant ce dialogue je n’ai qu’un seul objectif »
Pour le président Macky Sall, « en convoquant ce dialogue, qui n’est pas le premier du genre, je n’ai qu’un seul objectif : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle, afin que le scrutin se tienne dans les meilleures conditions d’organisation et de transparence qui en garantissent la crédibilité. Je demeure convaincu que le peuple sénégalais, fort de son génie et de son attachement à la démocratie et à l’état de droit, trouvera à travers ce dialogue, à travers les ressorts de notre société, les mécanismes appropriés pour garantir la continuité de l’état ».
« Mon vœu le plus cher c’est de faire tenir l’élection présidentielle avant l’hivernage prochain »
Pour finir, Macky Sall souligne : « ma volonté et mon vœu le plus cher c’est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais et ceci avant l’hivernage prochain et dans la paix. Le gouvernement y travaille déjà. Il travaille pour une parfaite organisation, une organisation logistique de l’élection comme d’habitude.
Alors, mes chers compatriotes, dialoguons, restons sereins, responsables, pragmatiques et efficaces ».
Cheikh Moussa SARR, Pape Doudou DIALLO (Photo) et Moussa FALL(Vidéo)