En prélude de la fête du travail prévue le 1er mai, le consortium des syndicats des travailleurs qui regroupe la CNTS, la CNTS/FC, la CSA, l’UDTS et PUNSAS, a tenu une conférence de presse ce vendredi. Cette année, le thème retenu est : « un mouvement syndical fort pour une démocratie renforcée ». Revenant sur le thème, les syndicalistes affirment que ce choix porté sur la démocratie répond typiquement aux fondamentaux des mouvements syndicales dans lesquels elle occupe une place importante. D’où l’intérêt, d’après eux, de renforcer les syndicalistes qui d’ailleurs sont victimes d’acte de fragilisation de la part des forces républicaines. C’est ainsi qu’ils regrettent : “quand vous allez dans les entreprises publiques comme privées nous constatons une violation flagrante des libertés syndicales en commençant par le ministère de l’intérieur qui confisque aujourd’hui tous les récépissés des organisations syndicales”.
Après avoir adressé leurs chaleureuses félicitations au peuple sénégalais et au président nouvellement élu, les syndicalistes ont rappelé les moments sombres qui sévissent dans le monde devant interpeller la conscience collective. Car, estiment-ils, “de GAZA à l’UKRAINE en passant par le MALI, le BURKINA ou le NIGER entre autres foyers de guerre, la barbarie destructrice érigée en civilité pour règlement des différends, bouleverse l’ordre économique mondiale par le recours par l’occident aux abois, de l’économie de la guerre afin d’espérer renverser l’inéluctable reconfiguration en marche”.
Les syndicalistes de poursuivre “les peuples, fatigués de subir un diktat longtemps entretenu par une dépendance résultant d’un contrôle total sur les ressources mondiales par le capitalisme néocolonial, ont décidé de s’affranchir et de prendre leur destin en main. En effet le discours souverainiste qui tonne partout, révèle le désir profond d’une redéfinition des relations internationales. Ces révolutions de peuples aux aspirations affichées pour un monde plus juste, plus équitable, ne saurait épargner notre environnement immédiat, en Afrique et au Sénégal”.
Parlant du chômage des jeunes et de la précarité des travailleurs, la coalition des conférences syndicales de travailleurs déplore la situation des travailleurs, devenue dramatique. “Plus de 60% d’entre eux sont sous contrat d’intérim ne disposant d’aucune protection sociale. Leurs droits sont bafoués dans de nombreuses entreprises. Les libertés comme celle de manifester et de faire la grève, droits fondamentaux consacrés par la Constitution, sont violées. C’est pourquoi, la Coalition fustige et condamne les purges opérées par des structures”.
Elle exige de l’Etat “l’application de tous les accords signés avec les syndicats des secteurs de l’enseignement, de la santé, de la justice, des collectivités territoriales, des transports, ainsi que l’application de toutes les décisions de justice” afin d’asseoir un front social apaisé.
La Coalition des centrales syndicales salue la volonté de l’État de faire baisser les prix des denrées de premières nécessité et celui du logement. Toutefois la CCSS, consciente de ses responsabilités et porteuse des voix des travailleuses et travailleurs du Sénégal dans leur écrasante majorité, exhorte les nouvelles autorités à s’engager résolument et de façon prioritaire au règlement de l’essentiel des revendications du monde du travail, tous secteurs confondus. Il s’agira de procéder à la baisse ” des prix des denrées de première nécessité; de la fiscalité sur les salaires ; des coûts de l’électricité, de l’eau et du téléphone; à l’harmonisation : des augmentations des salaires des agents de l’Etat de 2022 y compris avec les agents des collectivités territoriales à la généralisation de : l’indemnité de logement dans le secteur de la santé, a la refonte du statut des décisionnaires par la révision du décret 74 347 à La finalisation : des décrets concernant le statut des chercheurs de l’ISRA des projets du code du travail et du code unique de sécurité sociale, de la réforme hospitalière et de la nouvelle politique de santé; la révision des conventions obsolètes: les Industries alimentaires et le secteur minier qui datent toutes de 1958 ;,la ratification des conventions 590 sur le harcèlement dans les lieux de travail ; entre autres.
Arame Fall Ndao