Les augmentations de salaires et d’indemnités à tout va opérées par les régimes précédents dans des secteurs de la fonction publique posent problème selon le Premier ministre. Lors du Conseil interministériel de samedi sur la préparation des examens et concours, il a fait des propositions dans ce sens.
«Souvent, on parle de rebasing budgétaire qui consiste à revoir ou à réaménager les bases sur lesquelles un budget est conçu et établi. Aujourd’hui, ce qui m’importe le plus, c’est le rebasing social. On ne peut pas aller vers des ruptures structurelles souhaitées si on reconduit systématiquement les mêmes modèles. Ce qui est sûr, c’est que le système de rémunération dans la fonction publique- je ne spécifie pas pour les enseignants- a été déchiré depuis les années 2000 avec une gestion démagogique consistant à une approche sectorielle d’ajouter et d’attendre que les autres crient au scandale pour négocier et prendre des engagements. On ne gère pas comme ça une masse salariale car, il y a des équilibres liés à des grades et à des fonctions qu’il faut respecter. Il faut qu’on ait le courage de revenir à une discussion sincère et sérieuse sur la question pour assainir et stabiliser définitivement cette problématique», a dit Ousmane Sonko. Il a donné l’exemple de la grève des agents des collectivités locales. «Comment pouvez-vous inscrire dans un texte qu’à chaque augmentation accordée aux agents de la fonction publique, cela doit profiter aux agents des collectivités locales alors que l’Etat ne transfère pas aux mairies les moyens qui doivent aller avec. Quelle est la mairie au Sénégal qui peut suivre le rythme ? Il n’y en a pas», a-t-il conclu.
Malick SY