Tournons la page Sénégal a organisé un point de presse, ce vendredi, pour apporter son soutien à Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Mengué, et à Mamadou Billo Bah, deux responsables du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Ces derniers ont été arrétés le 09 juillet dernier par les forces de l’ordre guinéens et, depuis cette date aucune nouvelle les concernant n’a fait état de leur lieu de détention et leur état de santé. Prenant la parole à cette occasion, Alpha Bayo, membre de la société civile Guinéenne est revenu sur la circonstance de leurs arrestations. « Après la fermeture des médias et la détérioration des conditions de vie, la société civile guinéenne a initié la campagne t-shirt rouge. C’est une campagne citoyenne qui se limitait que sur les réseaux sociaux. Ça a attiré l’attention du gouvernement. À la veille de la 2e campagne, il y’a eu des arrestations. Foninke et Billo ont été cueillis aux environs de 23 heures pour être conduits dans une destination inconnue. Ils ont été torturés. D’ailleurs, il y’a des rumeurs sur la mort de nos camarades et nous on a peur. La répression que les guinéens sont en train de vivre est excessive », a-t-il expliqué. De son côté, Alexandre Gubert Lette de TLP, a soutenu que : « depuis le 9 juillet dernier, soit un mois déjà, ces deux leaders engagés pour la démocratie et les droits humains ont disparu sans laisser de trace, un acte que nous qualifions sans hésitation de kidnapping. Cette situation est alarmante et inadmissible ».
Selon TLP, la disparition de Foniké Mengué et Billo Bah représente une menace directe contre les voix libres et courageuses qui, au péril de leur vie, défendent la liberté et la justice en Guinée. « Nous ne pouvons rester silencieux face à une telle injustice. C’est pourquoi, en tant que membres de la société civile sénégalaise, nous tenons à exprimer notre entière solidarité avec les familles de Foniké Mengué et Billo Bah, leurs proches collaborateurs, ainsi qu’avec tous ceux qui luttent inlassablement pour la protection des droits humains et la démocratie en Guinée. Nous partageons leur douleur et leur angoisse, et nous nous engageons à soutenir leur quête de vérité et de justice ».
Toutefois, ils demandent aux autorités guinéennes de fournir une preuve de vie de ces deux activistes. « Il est impératif que les autorités guinéennes agissent de manière transparente et diligente pour clarifier les circonstances de leur disparition et garantir leur sécurité. Nous interpellons également la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Commission des droits de l’homme de l’Union africaine, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale. Il est crucial que ces instances agissent avec fermeté pour exiger des réponses des autorités guinéennes et assurer la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens guinéens. Nous insistons sur le fait que cette affaire ne doit pas être étouffée ni oubliée. Il est de notre devoir de défendre les valeurs de liberté, de justice et de respect des droits humains non seulement au Sénégal, mais partout en Afrique. Nous resterons vigilants et solidaires jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire », déclare Alexandre Gubert Lette.
Cheikh Moussa SARR
Pape Doudou Diallo (Photo)