La lutte est entamée par les entreprises de presse. Après l’édito commun publié ce matin par l’ensemble des médias privés du Sénégal, le patronat de la presse déroule son plan d’action avec, demain mardi, une journée sans presse.
Cette initiative du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) risque de marquer le premier bilan « catastrophique » du régime en place, selon Younoussa Baldé journaliste reporter à Dmedia. « C’est une réaction triste parce que si on s’achemine vers cette journée et si le mot d’ordre est respecté, ce sera vraiment un recule démocratique surtout pour ces nouvelles autorités parce que la presse représente le 4eme pouvoir et personne ne peut occulter le rôle que la presse a joué pour le développement de la démocratie surtout pendant les élections durant ces dix dernières années. Donc aujourd’hui si ce régime laisse la presse aller vers une journée sans presse, ce sera le premier bilan qu’il va engranger et ce sera un bilan catastrophique parce que c’est un recul démocratique », a déclaré le journaliste.
Cette situation très tendue entre les patrons de presse et les nouvelles autorités du pays pour diverses raisons dont le plus connu reste le redressement fiscal pourrait avoir une autre tournure pour trouver une solution bénéfique des deux côtés au lieu d’en arriver à une journée sans. Ces propos sont de Sokhna Fall, journaliste sportif du même groupe de presse qui appelle les gouvernants au dialogue avec la presse sénégalaise. Elle dit en ce sens : «Il fallait entamer une discussion pour pouvoir trouver une solution parce que les gouvernants ont besoin de la presse mais aussi la presse sénégalaise a besoin des gouvernements pour pouvoir mener à bien son boulot donc c’est le moment où jamais de se retrouver autour d’une table pour pouvoir discuter parce que c’est très difficile pour la presse et les charges sont très lourdes, il faut oser le dire même si quelques fois certains pensent que les patrons de presse se victimisent alors que ce n’est pas le cas ils ont trop de charges. C’est l’occasion pour lancer un appel au gouvernement pour que tout reste dans l’ordre pour que la presse puisse travailler sans difficulté. »
Mame Mbaye Niang journaliste présentateur à la Sentv dénonce « une certaine pression » que l’Etat est en train d’exercer au niveau de la presse et soutient que c’est le seul moyen pour les entreprises de presse de se faire entendre. « Rien n’est plus normal pour une boite de se faire entendre si les choses ne vont plus et c’est ce que nous vivons au niveau de la presse. Nous savons tous que l’Etat est en train d’exercer une certaine pression au niveau de la presse et les patrons de presse l’ont dénoncé mais malheureusement c’est pour faire face au mutisme de l’Etat», a-t-il expliqué.
À noter que le Cdeps a mis sur pied un plan d’action entamée ce lundi pour une semaine à l’exception du 15 août afin de se faire entendre par les populations et l’Etat du Sénégal.
Arame Fall NDAO