Après le Bercy de Wally Seck, le Zénith de Viviane, Effor, Taaru rap galsen (Trg), etc., voilà «Sénégal vibes» (Sénégal vibration), le tout dernier projet du label «Sen art vision». Sous la direction de l’artiste Moustapha Dieng, en collaboration avec Djidiack Diouf et E-Media, ce nouveau bébé intitulé bal des connaisseurs se déplace au Canada. Et c’est 5 ténors de la musique sénégalaise, à savoir Oumar Pène, Souleymane Faye, Cheikh Lô, Elage Diouf et Ilam qui vont se produire à Montréal, le 16 novembre.
Artiste et entrepreneur, initiateur de beaucoup d’évènements à l’échelle nationale et internationale pour faire rayonner la culture, notamment la musique sénégalaise, Moustapha Dieng, Directeur général du label «Sen art vision» est encore sortie des sentiers battus. En effet, il vient de lancer «Sénégal vibes» (vibration Sénégal), une conception autour d’une tournée internationale, le 16 septembre prochain à Montréal, au Canada. Pour cette première étape, 5 artistes de renommée, à savoir Oumar Pène, connu pour ses belles mélodies, «Seigneur du live», Souleymane Faye, le parolier, Cheikh Ndiguel Lô, pour son ouverture musicale, Elage Diouf, avec ses textes envoutants, et le jeune Ilam, vont communier avec la diaspora pour une soirée de retrouvailles en musique dans le temps et dans l’espace.
En visite dans les locaux de E-Media, accompagné de Souleymane Faye, en présence de Dj Boub’s, les promoteurs Moustapha Dieng et Djidiack Diouf sont revenus sur ce nouveau projet. Le patron du label de «Sen art vision», M. Dieng renseigne qu’à travers «Sénégal vibes», ils cherchent à mettre encore plus de lumière sur la musique sénégalaise. «L’esprit, c’est le bal des connaisseurs ou des mélomanes. Nous avons vu tout ce qui se passe dans l’écosystème et nous avons envie de donner de la force, de mettre encore plus de visibilité sur nos célébrités.
Des icônes qui ont eu à tout faire pour la musique sénégalaise. Notre but, c’est aussi de promouvoir la jeune génération, comme Ilam, un artiste talentueux qui vit à Montréal», explique-t-il. Il s’agit donc, pour eux, de créer un cadre de rencontre où les mélomanes qui aiment les «good vibes» (belles mélodies) vont se retrouver pour communier et échanger. C’est le lieu également de nouer des liens, entre les Sénégalais de la diaspora dont la plupart n’ont pas le temps de se voir à cause du volume de leur travail.
Montrer ce que le Sénégal a de plus beau
«Nous allons inviter des maisons de disque, des partenaires pour qu’ils découvrent ce que le Sénégal a de plus beau en termes d’art et de culture. Nous allons, dans le style vestimentaire, montrer le Sénégal, faire écouter de la bonne musique venant du Sénégal, d’où le nom ‘’Sénégal vibes’’. Ça va être du show tout chaud. Parce qu’en cette période de l’année, il fait froid et nous allons amener la chaleur du Sénégal. Donc, c’est un évènement pour les Sénégalais du Québec, de Ottawa, Vancouver, Montréal… Pour qu’ils se retrouvent le temps d’une soirée. On va écouter de la bonne musique», indique le promoteur de «La Marmite du cœur».
Cette manifestation, selon lui, se veut itinérant. Après l’étape de Montréal en novembre, Washington est prévu au mois de décembre, puis Genève… «C’est un festival qui va tourner un peu partout. Nous avons eu à développer pas mal de projets, tels que Bercy de Wally, Zénith de Viviane, le projet Effor, etc. On s’est dit qu’il faut continuer sur cette même lancée et présenter ces 5 artistes et deux jeunes sénégalais, Bo Diaw et Seydina qui sont dans l’écosystème de la musique. C’est important de leur donner l’opportunité de partager la scène avec ces grands artistes», dit-il. Il note que la vision est large, car c’est un concept qui peut aller loin. Il en veut pour preuve qu’il y a un engouement depuis que le projet a été à lancé. «Beaucoup de villes nous ont contacté pour participer. Je pense que c’est un projet qui est capable de faire le tour du monde, qui a une connotation culturelle et touristique. La culture est au développement ce que l’esprit est au corps. Nous devons promouvoir cet état d’esprit. Nous sommes des soldats de la culture, on ne s’arrêtera jamais. On va continuer à innover. Sénégal vibes, est le dernier bébé du label, il faut le laisser grandir lentement et sûrement comme un bébé», déclare le rappeur.
«C’est un concept qui peut vendre la destination Sénégal»
Faire ce genre de projet, conçu sur fonds propres, nécessite une mobilisation humaine et financière forte. Ainsi, Moustapha et Cie comptent impliquer les autorités étatiques. «Nous irons vers les autorités. Nous leur laissons le temps de s’installer. On ne peut pas parler de culture sans pour autant discuter avec les autorités. Sénégal vibes est un projet artistique, culturel et touristique. C’est un concept qui peut participer à vendre la destination Sénégal», souligne M. Dieng. Parlant du montage, il dit : «Aucun projet n’est facile, mais nous sommes endurants. Nous sommes des hommes de culture, nous aimons ce que nous faisons, nous aimons notre pays. Aujourd’hui, nous avons foi et la notion de prise de risques, nous n’en n’avons pas peur. En tant que producteur, promoteur, mélomane sénégalais, c’est à nous de promouvoir cet écosystème-là. Nous invitons tous les Sénégalais de la diaspora, vivant à Montréal, au Canada, à soutenir ce projet. C’est de grosses pointures de la musique sénégalaise qui vont se déplacer. En termes de contrat, ils nous ont facilité cela pour que cet évènement puisse se tenir à Montréal. Ils ont envie de que la fête soit belle.» Parlant de la prochaine étape, Washington, M. Dieng confie que leur souhait, c’est d’avoir Youssou Ndour, Baaba Maal ou encore Ismaël Lô. «Nous avons envie de célébrer nos ténors pendant qu’ils sont encore vivants», clame Dieng.
Souleymane Faye : «Déplacer la musique sénégalaise au-delà des frontières»
Une intention saluée par l’artiste Souleymane Faye alias Diego. «Je suis un artiste qui connait bien ce milieu. C’est intéressant parfois de faire déplacer la musique sénégalaise au-delà des frontières. C’est une manière d’ex- porter la culture sénégalaise et de vendre des talents. Ça peut toujours servir, car il y aura des échanges avec d’autres artistes et chacun amène sa culture. Ce qui fera une fusion musicale», s’est-il réjoui.
Adama Aïdara KANTÉ