Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), un regroupement d’activistes de la société civile, a officiellement saisi le procureur près le Tribunal de Première Instance de Dixinn. Dans une plainte déposée contre X, les membres du FFSG dénoncent des menaces de disparition forcée, des faits qu’ils estiment constitutifs d’une infraction grave prévue par les articles 225 et 282 du Code pénal guinéen.
Les plaignants, parmi lesquels figurent Abdoul Sacko, Mamadou Adama Barry et plusieurs autres figures connues de la société civile, affirment avoir reçu des menaces explicites à l’approche et au lendemain de manifestations organisées pour dénoncer la détérioration des droits humains en Guinée. Ces menaces auraient pris différentes formes, notamment des appels téléphoniques inquiétants, des mises en garde déguisées transmises par des proches, ainsi que des comportements suspects observés dans leur environnement immédiat, tels que des véhicules stationnés à proximité de leur siège ou des individus les suivant dans leurs déplacements.
Selon les activistes, ces actes d’intimidation interviennent dans un contexte marqué par des précédents inquiétants, notamment les disparitions forcées de figures comme feu le Colonel Célestin Bilivogui ou encore les cas d’Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah. Ces événements, qualifiés de symptomatiques d’un climat de répression, ont poussé le FFSG à alerter l’opinion nationale et internationale via des déclarations publiques, dont la plus récente remonte au 11 janvier 2025.
Le Code pénal guinéen stipule que la menace de commettre un crime, matérialisée ou réitérée, peut entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une amende de deux millions de francs guinéens. Plus grave encore, les actes qualifiés de disparition forcée, impliquant une privation illégale de liberté par des agents de l’État ou leurs complices, sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.
Face à ce contexte alarmant, le FFSG demande une enquête approfondie pour identifier les auteurs et complices de ces menaces. Ils appellent les autorités compétentes à garantir la sécurité des défenseurs des droits humains et à prévenir toute atteinte supplémentaire à leurs libertés. Une plainte qui met en lumière les défis persistants de la lutte pour les droits fondamentaux en Guinée.