Depuis l’annonce du retrait des bases militaires françaises du Sénégal, plus de 500 travailleurs se retrouvent dans une situation préoccupante. Djiby Ndiaye, représentant de la section syndicale des travailleurs sénégalais employés sur ces bases, tire la sonnette d’alarme face à l’absence de réponse du gouvernement.
Malgré plusieurs tentatives pour obtenir une audience avec les autorités, aucune rencontre n’a eu lieu. Des courriers ont été adressés au président de la République par l’intermédiaire du secrétaire général de la CNTS, Mody Guiro, sans succès. Plus récemment, une nouvelle demande d’audience a été déposée, après que les employeurs ont transmis une lettre de licenciement à l’inspection du travail.
En tout, 162 travailleurs en emploi direct sont concernés par ces licenciements. En incluant les employés des entreprises sous-traitantes opérant sur les bases françaises, ce chiffre grimpe à 524. Une situation alarmante pour ces salariés, dont la plupart cumulent une vingtaine d’années d’ancienneté et approchent la cinquantaine.
L’incertitude économique et sociale s’accentue pour ces travailleurs, dont beaucoup ont contracté des prêts bancaires, ont des familles à charge et doivent subvenir aux besoins en santé de leurs proches. Perdre leur emploi du jour au lendemain, sans perspective de reclassement, est une épreuve difficile.
Les travailleurs concernés demandent à l’État sénégalais de mettre en place un plan de redéploiement, en les intégrant dans des entreprises publiques ou des structures adaptées à leurs compétences. Car ces employés, loin d’être sans qualification, occupent des postes variés : secrétaires, comptables, mécaniciens, électriciens, informaticiens, techniciens en télécommunications, ingénieurs, assistantes sociales ou encore professionnels de la restauration et de l’hôtellerie.
Face à cette crise imminente, ils appellent le gouvernement à assumer ses responsabilités et à leur offrir des solutions concrètes.
Emedia