Le Collectif des Amicales de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a exprimé son indignation face aux déclarations du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, lors d’une émission télévisée. Lors d’une conférence de presse, les représentants des étudiants ont dénoncé une ingérence dans les affaires internes de l’université et un manque de considération pour leurs revendications, formulées dans un mémorandum déposé en septembre 2024 et resté sans réponse.
Un mémorandum ignoré depuis plusieurs mois
Ousmane Dieng, président de l’amicale des étudiants de la faculté de médecine et membre du collectif, a rappelé que le document avait été soumis au ministre pour éviter de nouvelles crises et anticiper les défis à venir. « Nous voulions construire ensemble une UCAD digne de son nom », a-t-il déclaré, soulignant qu’aucune réponse n’a été apportée depuis cinq mois, malgré les engagements du ministre à organiser des rencontres périodiques avec les étudiants.
Une ingérence dénoncée
Le collectif critique également l’intervention du ministre sur une procédure disciplinaire interne à l’UCAD. Selon eux, cette prise de position constitue une « ingérence dangereuse » qui remet en cause la crédibilité des instances universitaires. « Un ministre ne devrait pas s’exprimer sur des décisions relevant exclusivement de l’université », a insisté Ousmane Dieng.
La bourse, un droit et non un privilège
Autre point de friction : les déclarations du ministre sur les bourses universitaires. Les étudiants rejettent l’idée selon laquelle l’attribution de ces aides serait une faveur exceptionnelle. « La bourse permet à l’étudiant de survivre, pas de vivre dans l’opulence », rappelle le collectif, ajoutant que de nombreux étudiants envoient une partie de leur allocation à leur famille.
La suppression annoncée des bourses d’accompagnement suscite également l’indignation. Le collectif estime que si un étudiant met cinq ans à terminer un master censé durer deux ans, la responsabilité incombe à un manque de disponibilité des encadrants, et non aux étudiants. « Au lieu de couper ces aides, le ministère devrait s’interroger sur les véritables causes des retards académiques », a martelé Dieng.
Des comparaisons maladroites
Enfin, les étudiants ont déploré les propos du ministre comparant leur situation à celle d’autres étudiants ou à d’autres corps de métier, insinuant qu’ils seraient « privilégiés » par rapport à d’autres. « Comment un ministre qui se présente comme un père de famille peut-il entrer dans de telles comparaisons ? », s’interroge le collectif, dénonçant des propos inappropriés et méprisants.
Face à ces tensions, les étudiants appellent le ministre à respecter ses engagements et à entamer un dialogue sincère pour améliorer les conditions de vie et d’étude à l’UCAD.
Emedia