Reddition des comptes, révision des contrats léonin, lutte contre la corruption tels sont quelques-uns des engagements pris par Ousmane Sonko et auxquels jusque-là il reste fidèle. Même s’il n’a pas toutes les manettes pour financer son programme et relancer l’économie sénégalaise qui est complètement moribonde, il ne démord pas pour autant. La dégradation de la note du Sénégal par deux prestigieuses agences de notation découle de l’endettement excessif du pays à près de 99% du PIB hérité du précédent régime de Macky Sall, d’une mauvaise récolte arachidière et d’une trop grande dépendance aux importations qui ont assombri les perspectives économiques du pays. Ces éléments ont pour graves conséquences le chômage et le coût élevé de la vie devenu insupportable par la majorité des Sénégalais. A cela s’ajoutent les prises de position d’une opposition politique qui a été défaite lors des dernières joutes électorales et qui a du mal à l’accepter. Cette opposition estime que la meilleure défense c’est l’attaque pour mieux parer les coups souvent foudroyants d’un Ousmane Sonko qui n’oublie pas de si tôt que sa vie a failli passer à trépas dans le Mortal Kombat qu’il avait lui-même engagé en bon samouraï. Aujourdhui, Il a gagné une rude bataille mais pas la guerre. La vraie guerre est de réussir à promouvoir le développement économique et social de notre pays. Pendant qu’il s’y attèle avec son équipe, ses adversaires ou plutôt les adversaires du régime pastef affutent leurs armes ; certains au grand jour et d’autres à l’ombre. Pourtant quoi que l’on dise, le programme proposé par nos dirigeants est de bonne facture pourvu que nous l’acceptions et que nous nous mettions au travail pour en faire demain des success stories. A celles et ceux qui souhaitent que Diomaye et Sonko échouent, je dirai qu’il n’y aura d’échec que du Sénégal. C’est la raison pour laquelle, j’invite les compatriotes à prendre en compte le pouls actuel du pays qui est face à son destin et à nous remettre au travail pour sortir de l’impasse. Nous ne travaillons pas assez. Enfin, rappelons que l’on gouverne quand on gagne des élections mais on ne peut pas perdre des élections et dicter la voie aux gouvernants. Que chacun prenne son mal en patience et attende un jour nouveau. Que le régime actuel face aussi plus de discernement en matière de gouvernance pour ne pas avoir à se tirer des balles aux pieds. Aujourd’hui une nouvelle carte géostratégique du monde se joue entre Kiev, Moscou, Londres, Bruxelles, Paris et Washington; nullement la voix de l’Afrique que pourtant le Sénégal pouvait bien porter. Vive le Sénégal.
Dr Magatte Wade
– Maire de Ngaye Meckhé 2014-actuel
– Ancien directeur de la Communication et des relations extérieures de la BAD
– Ancien Secrétaire general des institutions africaines de financement du developpement (AIFD)