Lors de la réunion conjointe des acteurs de la santé, Dr. Ababacar Mbaye, directeur régional de la santé de Kédougou, a présenté des résultats encourageants en matière de santé de la mère et de l’enfant. En comparant les données de 2024 et 2023, une baisse significative des décès maternels a été enregistrée, passant de 21 décès en 2023 à 11 en 2024. Cependant, ces décès restent majoritairement évitables, souvent dus à un recours tardif aux soins médicaux. Dr. Ababacar Mbaye a évoqué des cas de femmes arrivant à l’hôpital dans des états critiques, notamment avec des hémorragies graves.
En parallèle, d’importants progrès ont été réalisés dans la lutte contre la malnutrition, tant sur le plan de l’insuffisance pondérale que de la malnutrition aiguë sévère, avec des améliorations notables entre 2021 et 2024. Concernant le paludisme, une baisse remarquable de l’incidence a été observée. La région, qui enregistrait il y a quelques années 700 cas pour 1000 habitants, est passée à 281 cas pour 1000 habitants en 2024. Cette réduction est attribuée à des stratégies renforcées, telles que la distribution de moustiquaires imprégnées et la disponibilité accrue des traitements antipaludiques.
Le directeur régional de la santé a également mis en lumière l’importance de l’implication communautaire dans la lutte contre le paludisme. Les agents de santé communautaires jouent un rôle clé en diagnostic, traitement et suivi des patients, contribuant ainsi à la baisse des cas.
En matière de gestion des décès maternels, sur les 11 décès survenus en 2024, 9 ont été audités. Dr. Ababacar Mbaye a insisté sur la nécessité d’auditer systématiquement tous les cas, même en l’absence de certains experts, pour en tirer des leçons et améliorer les pratiques.
Enfin, il a abordé la problématique de la rétention des données dans le secteur de la santé, signalant des avancées dans le dialogue avec les syndicats pour lever cet obstacle crucial à l’analyse et à la prise de décisions. Selon lui, des discussions sont en cours pour résoudre ce problème et permettre une gestion plus efficace des défis sanitaires.
Ces résultats illustrent les progrès réalisés dans la région de Kédougou, bien que des défis subsistent pour continuer à améliorer les indicateurs de santé.
Ibrahima Sorry Kalloga, Emedia Kédougou