Après avoir pris position sur la controverse des tirailleurs sénégalais, qu’il qualifie de « héros de la France », le professeur Cheikh Omar Diagne s’attaque à d’autres épisodes majeurs de l’histoire : l’histoire de la Maison des Esclaves de Gorée, l’événement tragique de Nder, mais aussi celle de la Maison des Esclaves de Gorée.
Dans un post sur les réseaux sociaux, l’enseignant estime que la mémoire de la traite négrière à Gorée a été exagérée. Selon lui, l’île n’a pas été la plaque tournante du commerce triangulaire, insistant sur le fait que d’autres comptoirs, notamment Saint-Louis, ont joué un rôle bien plus important dans cette sombre page de l’histoire. Il va même plus loin en affirmant que la célèbre Maison des Esclaves, souvent présentée comme un site emblématique de la traite, n’était en réalité que la demeure d’une signare, Anne Colas.
Concernant l’histoire de Nder, Cheikh Omar Diagne ne conteste pas la résistance héroïque des femmes du Walo face aux envahisseurs maures en 1820, mais il remet en cause la version largement admise de l’immolation collective. Selon lui, seules deux ou trois femmes se seraient donné la mort, tandis que les autres auraient péri en combattant, ce qui, à ses yeux, relève d’un plus grand acte de bravoure.
Par ailleurs, il s’intéresse aussi à la Maison des Esclaves de Gorée, un autre site mémoriel qui, selon lui, mérite un regard plus critique et une analyse approfondie de son histoire.
« Il nous faut des assises véritables de notre histoire », plaide-t-il, appelant à une réévaluation des faits historiques en dehors de tout dogme. Il affirme que ces récits n’ont pas de caractère sacré et doivent être soumis au débat, laissant à chacun la liberté de croire à la version qui lui semble la plus convaincante.
Ces prises de position ne manqueront pas d’alimenter le débat sur la mémoire collective et l’écriture de l’histoire, aussi bien au Sénégal qu’à l’international.
Emedia