Le monde catholique est en deuil. Le pape François est décédé ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, après plus de dix ans à la tête de l’Église. Au Vatican, l’heure est désormais à la préparation du conclave, prévu d’ici deux à trois semaines, pour désigner celui qui deviendra le 267ᵉ successeur de Saint Pierre. Parmi les noms qui circulent, l’Afrique pourrait, pour la première fois, voir l’un de ses fils accéder au trône de Saint Pierre : le cardinal guinéen Robert Sarah.
Robert Sarah, la voix de l’Afrique et de la tradition
Âgé de 79 ans, Robert Sarah incarne une figure respectée de l’Église catholique. Nommé archevêque de Conakry en 1979 par Jean-Paul II, il devient cardinal en 2010 sous Benoît XVI. Reconnu pour son érudition et sa rigueur doctrinale, il est également l’un des rares cardinaux africains à avoir occupé des postes de tout premier plan au sein de la Curie romaine. En 2014, il est nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin, une fonction qu’il occupera jusqu’en 2021.
Fervent défenseur des valeurs traditionnelles, Robert Sarah s’est souvent montré critique à l’égard de certaines orientations prises sous le pontificat de François, notamment sur les questions liturgiques ou sociétales. Son profil séduit une frange importante de l’Église, en quête de repères et de stabilité doctrinale.
Un espoir pour l’Afrique catholique
La possible élection d’un pape africain représente un tournant historique pour un continent où le christianisme, et plus particulièrement le catholicisme, connaît une croissance spectaculaire. En Afrique subsaharienne, le nombre de fidèles ne cesse d’augmenter, et les vocations religieuses y sont en pleine expansion. Une Église dirigée par un Africain serait perçue comme une reconnaissance symbolique de cette vitalité.
Robert Sarah, bien qu’ultra-conservateur sur le plan théologique, est également un homme de culture et de dialogue. Il s’est exprimé à plusieurs reprises sur la pauvreté, les défis de l’Afrique contemporaine et la nécessité d’un développement enraciné dans les valeurs spirituelles.
Un conclave aux équilibres complexes
Face au cardinal Sarah, d’autres noms émergent : l’Italien Pietro Parolin, actuel secrétaire d’État du Vatican, le Philippin Luis Antonio Tagle ou encore le Français Jean-Marc Aveline. Mais dans les couloirs du Vatican, la candidature de Robert Sarah n’est pas prise à la légère. S’il est élu, il deviendrait le premier pape africain de l’histoire moderne.
Le conclave s’annonce décisif pour l’avenir de l’Église. Et l’Afrique, forte de sa foi, de sa jeunesse et de son dynamisme, pourrait bien être appelée à jouer un rôle central dans ce nouveau chapitre du catholicisme mondial.
Emedia