Du 25 au 27 avril, des acteurs de la société civile venus de 15 pays africains se sont réunis à Saly pour jeter les bases d’une coalition panafricaine en faveur de la transition énergétique. Pendant trois jours, les participants ont échangé sur les défis environnementaux liés aux énergies fossiles et les solutions durables pour les communautés impactées.
Pollution, perte de terres agricoles, raréfaction des ressources halieutiques… Les impacts des énergies fossiles sur les communautés locales sont au cœur des préoccupations. Lors de cet atelier, les participants ont unanimement souligné l’urgence de tourner la page des énergies polluantes au profit des énergies renouvelables, perçues comme une alternative viable pour un développement durable.
« Cet atelier nous a permis de partager des expériences concrètes. Nous pensons que la transition énergétique offre une opportunité unique pour développer nos pays grâce à des méthodes innovantes », a déclaré Pascal Kartasi, représentant de la société civile en République Démocratique du Congo.
Il plaide pour une exploitation plus équitable des ressources naturelles et insiste sur le potentiel hydraulique de son pays : « Nous devons promouvoir les énergies propres. Le Congo dispose d’un vaste réseau hydrique capable de produire de l’électricité pour nos populations. »
Mais la richesse naturelle de la RDC est aussi une source d’inquiétude. Kartasi déplore la mainmise de certaines multinationales sur les ressources locales, souvent au détriment des populations. « L’exploitation incontrôlée des ressources naturelles a alimenté les conflits armés dans des régions comme le Nord-Kivu. Une récente découverte de blocs pétroliers dans le lac Édouard pourrait aggraver la situation », alerte-t-il.
Cet atelier s’inscrit dans une dynamique continentale qui vise à accélérer la transition énergétique, définie comme le passage d’un modèle fondé sur les énergies fossiles (pétrole, gaz) à un modèle basé sur les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique). Un changement de cap indispensable pour répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux auxquels l’Afrique est confrontée.
Aboubakry KANE