La production d’ananas pourrait bien devenir un levier majeur pour l’économie de la Casamance, selon les intervenants de la masterclass organisée ce week-end à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Cette rencontre, dirigée par le Dr. Boubacar Camara, directeur de l’ISEP de Bignona, avait pour objectif de promouvoir la culture de l’ananas, encore sous-exploitée dans la région, mais qui présente un potentiel considérable.
Un secteur prometteur pour l’emploi des jeunes
Lors de son intervention, le Dr. Boubacar Camara a souligné l’importance de cette culture, en précisant que des pays de la sous région comme le Bénin, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont déjà de grands producteurs d’ananas, malgré des conditions géographiques similaires à celles de la Casamance. Selon lui, « le Sénégal, et particulièrement la Casamance, possède les atouts nécessaires pour se positionner en tant que leader de la production d’ananas, notamment grâce à ses terres fertiles et à son climat favorable. »

La culture de l’ananas pourrait ainsi devenir un axe stratégique pour lutter contre le chômage des jeunes et promouvoir l’entrepreneuriat agricole. « La production d’ananas représente une opportunité d’insertion professionnelle pour les jeunes, notamment ceux formés par l’ISEP de Bignona, qui se préparent à devenir des techniciens supérieurs en production agricole et horticole », a-t-il ajouté.
Un itinéraire technique adapté à la Casamance
Pape Amadou Tidiane Bèye Seck, enseignant à l’ISEP de Bignona et producteur agricole, a présenté les techniques adaptées à la culture de l’ananas en Casamance. Selon lui, cette région, avec ses températures variant entre 22°C et 32°C, est idéale pour la production de ce fruit. « Nous pouvons cultiver des ananas en Casamance en respectant un itinéraire technique précis, qui inclut l’utilisation de fertilisants et des traitements pour stimuler la floraison », a-t-il expliqué. Cette méthode permettrait une récolte de fruits après seulement 12 mois, avec des rejets qui pourront à leur tour être utilisés pour créer de nouvelles plantations.
Les experts insistent également sur l’importance de la semence et des bonnes pratiques agricoles pour garantir des rendements optimaux. « L’autoproduction est un aspect important de cette culture, car elle permet de réduire la dépendance aux importations tout en générant des revenus locaux. »
Des opportunités pour l’industrie et l’emploi local
La rencontre a également mis en lumière les opportunités économiques qu’offre la transformation de l’ananas. En effet, des entreprises comme la Sodeca Casamançaise se sont déjà lancées dans la transformation du fruit, créant ainsi des emplois et ajoutant de la valeur aux produits agricoles locaux. Selon les intervenants, le développement de la culture de l’ananas en Casamance pourrait non seulement répondre aux besoins de consommation interne, mais aussi stimuler l’industrie de transformation.

Les participants ont été encouragés à élaborer des projets agricoles en vue d’obtenir des financements et de se lancer dans la production d’ananas, avec l’accompagnement d’industries locales. « L’ananas est un fruit populaire et apprécié, qui peut devenir une source importante de devises pour les producteurs. Avec le bon itinéraire technique et les financements appropriés, les jeunes peuvent véritablement transformer ce secteur en une industrie prospère », a conclu Pape Amadou Tidiane Bèye Seck.
En somme, cette masterclass a permis de mettre en avant un secteur prometteur pour la Casamance, à la croisée de l’agriculture, de l’industrie et de l’emploi des jeunes. La culture de l’ananas pourrait bien devenir l’un des piliers du développement économique de la région.
Emedia