Sophie Gladima passe à l’offensive. Ce mercredi 18 juin, ses avocats ont officiellement saisi la Haute Cour de justice pour demander la main levée de son mandat de dépôt et obtenir sa mise en liberté provisoire. Cette requête intervient après l’audition au fond de l’ex-ministre des Mines et de la Géologie, entendue la semaine dernière par la commission d’instruction, rapporte L’Observateur.
Placée en détention le 21 mai dernier, Sophie Gladima est poursuivie pour un présumé détournement de fonds publics d’un montant de 73 millions de francs CFA. Les sommes, issues du fonds Force Covid-19, étaient destinées à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou, un projet censé bénéficier aux orpailleurs impactés par la pandémie. Or, selon la Cour des comptes, le chantier n’a jamais été lancé, bien que le prestataire ait encaissé les fonds.
Pour étayer leur demande, les avocats de l’ancienne ministre de Macky Sall ont rédigé un mémoire de 11 pages. Selon eux, Sophie Gladima n’est à aucun moment mise en cause de manière explicite dans le rapport de la Cour des comptes. Ils soutiennent qu’elle s’est limitée à une approbation formelle des contrats, à un stade antérieur aux éventuelles fautes relevées, notamment le paiement avant exécution des prestations.
Autre point soulevé par la défense : une « erreur juridique grave » qu’aurait commise la Cour des comptes. Les avocats dénoncent l’usage d’articles issus d’un décret abrogé (articles 89 et 101 du Règlement général sur la comptabilité publique) pour qualifier l’infraction. Or, ces dispositions avaient été remplacées par le décret 2020-987 depuis avril 2020, bien avant la date du rapport, établi en août 2022.
Emedia