Ce jeudi matin, les acteurs de la filière anacarde ont observé un sit-in devant le port de Ziguinchor pour protester contre l’augmentation jugée « excessive » des taxes douanières appliquées à la commercialisation de la noix de cajou. Ces taxes sont passées de 5 000 francs à 42 000 francs CFA par tonne, une décision que les professionnels du secteur dénoncent vigoureusement.
Demba Diémé, président régional du cadre de concertation des acteurs de la filière anacarde de Ziguinchor, a alerté sur les conséquences de cette mesure : « Depuis le début de la campagne, nous payions 5 000 francs par tonne. Aujourd’hui, on nous impose 42 000 francs. C’est tout simplement intenable. »
Face à cette situation, la filière est à l’arrêt : camions immobilisés, conteneurs bloqués, acheteurs absents et magasins fermés. « L’arrêt est total et effectif. Les producteurs n’ont plus de débouchés. Les acteurs économiques sont paralysés », a souligné Demba Diémé.
Selon lui, cette hausse soudaine met en péril tout le système. « La majorité des opérateurs travaillent avec des financements bancaires. Avec cette nouvelle taxe, ils risquent de ne pas pouvoir honorer leurs engagements. Ce sont des créateurs d’emploi, des jeunes entrepreneurs, et des partenaires essentiels des producteurs sénégalais », a-t-il rappelé.
Le président du cadre de concertation met en garde contre une campagne compromise, en l’absence de mesures correctives : « Si cette taxe de 42 000 francs est maintenue, il n’y aura tout simplement pas de campagne. Les acheteurs ne pourront pas suivre, et les producteurs en subiront les conséquences. »
Une rencontre est prévue ce vendredi entre les représentants du secteur et les autorités douanières. Les manifestants espèrent des explications et un retour à une fiscalité raisonnable. « On ne peut pas renflouer les caisses de l’État en détruisant une filière qui fait vivre des milliers de Sénégalais. Une taxe de 5 000 francs par tonne permettrait à chacun d’y trouver son compte », a conclu Demba Diémé.
Emedia