Le maître coranique G.F risque cinq ans de prison ferme pour esclavage, traite de personnes et travail forcé, après avoir été traduit devant le tribunal de grande instance de Mbour. Il est accusé d’avoir enfermé et maltraité deux talibés âgés de seulement neuf ans dans un enclos destiné aux moutons, à Joal.
L’affaire, révélée il y a quelques semaines, avait suscité une vive indignation à travers le pays. Les enfants ont ému l’audience en décrivant les sévices subis. L’un d’eux a raconté avoir été puni pour avoir tenté de fuir. « Durant la journée, on faisait sortir les moutons pour laver l’enclos, puis il nous y enfermait. Je n’avais droit qu’au petit déjeuner et au repas de midi, pas de dîner. Nous dormions sur des sacs posés à même le sol », a-t-il témoigné.
À la barre, le prévenu a reconnu les faits, tout en affirmant qu’il ne s’agissait que d’une punition. Il a expliqué avoir à sa charge 17 talibés et exercer le métier depuis 2008 sans avoir rencontré de problèmes auparavant. « Je leur donnais deux repas par jour », s’est-il défendu.
Le parquet a finalement requalifié les faits en coups et blessures volontaires sur mineurs et requis une peine de cinq ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 francs CFA. Pour la défense, Me Abdou Kane a plaidé la clémence, décrivant son client comme un homme respecté, animé par la passion de l’enseignement religieux.
Le jugement est attendu mardi prochain.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour