Le procureur adjoint sénégalais à la Cour pénale internationale (CPI), Mame Mandiaye Niang, fait désormais l’objet de sanctions économiques et financières imposées par les États-Unis. L’annonce a été faite ce mercredi 20 août 2025 par le secrétaire d’État américain Marco Rubio, dans une déclaration visant également trois autres hauts responsables de la CPI.
Sont également concernés par ces mesures : Kimberly Prost (Canada), Nicolas Guillou (France) et Nazhat Shameem Khan (Fidji). Washington accuse ces magistrats d’avoir participé à des enquêtes et procédures contre des ressortissants américains et israéliens, sans l’accord des gouvernements concernés.
Les sanctions s’appuient sur le décret présidentiel 14203, promulgué en 2020 sous l’administration Trump, qui permet de cibler toute personne étrangère impliquée dans des actions jugées hostiles de la CPI à l’encontre des États-Unis ou de ses alliés. Pour Marco Rubio, la Cour pénale internationale constitue une « menace à la sécurité nationale » et un outil de « guerre juridique » contre l’Amérique et Israël.
Concrètement, Mame Mandiaye Niang et les autres responsables sanctionnés voient tous leurs biens et intérêts dans des biens situés aux États-Unis, ou sous la possession ou le contrôle de ressortissants américains, immédiatement gelés. Ces avoirs doivent être signalés à l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain.
En vertu de ces mesures, toute entité détenue, directement ou indirectement, à hauteur de 50 % ou plus par une ou plusieurs des personnes sanctionnées est également bloquée. De plus, il est désormais interdit à tout citoyen américain, ou à toute personne opérant depuis les États-Unis, de réaliser des transactions impliquant les biens ou intérêts de ces responsables de la CPI. Cela comprend l’envoi ou la réception de fonds, de biens ou de services, sauf autorisation expresse de l’OFAC.
Mame Mandiaye Niang, figure éminente du droit pénal international, voit ainsi ses capacités d’action financière restreintes à l’échelle internationale. Aucune déclaration officielle n’a encore été faite par la CPI ni par l’intéressé à ce sujet.
Emedia