La Cour pénale internationale (CPI) a réagi avec fermeté à l’annonce de nouvelles sanctions imposées par les États-Unis contre plusieurs de ses hauts responsables, dont le procureur adjoint sénégalais Mame Mandiaye Niang. Dans un communiqué publié ce mercredi 20 août 2025, la CPI dénonce ce qu’elle qualifie d’attaque directe contre son indépendance et sa mission de justice internationale.
Les personnes visées par ces sanctions américaines sont les juges Kimberly Prost (Canada) et Nicolas Guillou (France), ainsi que les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal). Washington leur reproche d’avoir pris part à des procédures visant des ressortissants américains et israéliens, jugées illégitimes par l’administration américaine.
La Cour rappelle que ces désignations s’inscrivent dans la continuité de mesures précédentes ayant déjà ciblé quatre autres juges et le procureur de la CPI. Elle estime que ces actes constituent une violation grave de l’indépendance d’une institution judiciaire fondée par 125 États issus de toutes les régions du monde.
Selon la CPI, les sanctions décidées par les États-Unis sont non seulement un affront à l’ensemble des États parties au Statut de Rome, mais aussi une menace contre l’ordre international basé sur le droit, et un mépris envers les millions de victimes de crimes graves à travers le monde.
La Cour souligne son engagement à poursuivre son travail de manière indépendante, en conformité avec le mandat confié par les États parties, sans se laisser intimider par les pressions politiques ou économiques. Elle affirme rester solidaire de son personnel, tout comme des victimes d’atrocités, pour qui la justice internationale représente souvent le dernier recours.
Dans son appel, la CPI invite les États parties et tous ceux qui croient aux valeurs de l’humanité et de l’État de droit à maintenir un soutien ferme et constant à son action, menée exclusivement dans l’intérêt des victimes de crimes internationaux.
Emedia