Le royaume de Kagnout, dans le département d’Oussouye, est en deuil. Sa Majesté Simengbouhal Sambou, roi de ce village emblématique de la commune de Mlomp, s’est éteint dans la nuit du 26 au 27 août 2025. Intronisé le 3 février 2019, il incarnait l’espoir d’une jeunesse consciente, attachée à ses racines, mais résolument tournée vers l’avenir. Proche de son peuple, le jeune souverain s’était imposé comme un leader charismatique, porteur d’une vision unificatrice et engagée pour le développement local.
Sa disparition plonge la communauté dans une profonde tristesse. Pour ceux qui l’ont connu de près, comme Gustave Bénédict Sarr, professeur et habitant de Kagnout, le roi Simengbouhal Sambou restera dans les mémoires comme un homme de dialogue, profondément attaché au bien-être de ses sujets. « Il avait l’art de consulter, d’écouter, de fédérer. Il s’assurait que chaque décision soit partagée et portée par tous », confie-t-il, la voix chargée d’émotion.
Le règne de Simengbouhal Sambou, bien que relativement court, aura marqué les esprits. Il n’a cessé de défendre l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à une meilleure couverture téléphonique, tout en encourageant les initiatives économiques locales. Convaincu que le développement devait venir du terroir, il misait sur l’énergie de la jeunesse, qu’il considérait comme un moteur essentiel de transmission culturelle et d’innovation.
Son inhumation, en tant que roi, se fera selon les rites traditionnels, dans la plus grande discrétion, conformément aux coutumes ancestrales. « Le roi ne meurt pas, il s’éteint. Et une fois cela constaté, les chefs coutumiers prennent le relais », explique un membre de la communauté, soulignant la dimension sacrée de cette transition.
À Kagnout, le vide est immense. Mais au-delà du chagrin, l’héritage de Simengbouhal Sambou continue de rayonner. Audacieux, rassembleur, profondément enraciné dans sa culture, il laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de son peuple.
Emedia