Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a tenu un point de presse ce mardi 1er octobre 2025 à Dakar, dans un contexte national marqué par une série de crises économiques, sociales et environnementales. Fidèle à sa tradition républicaine, le parti a exprimé ses inquiétudes face à la situation actuelle du pays et proposé une série de recommandations.
Dès l’entame, le PDS a dénoncé une crise multidimensionnelle qui frappe de plein fouet les populations, particulièrement dans les zones inondées comme la ville sainte de Touba. Entre stagnation des eaux et propagation de maladies hydriques, les habitants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Le parti demande la création d’un fonds spécial de lutte contre les inondations, un programme structuré de prévention, ainsi qu’un audit des fonds mobilisés depuis 2009. Il rappelle à cet effet les initiatives du régime libéral à l’époque de la grande inondation de 2009, notamment le Plan Jaxaay et le programme PROGEP.
La conférence de presse a aussi mis en lumière une pression fiscale jugée insoutenable, combinée à une inflation galopante qui affaiblit le pouvoir d’achat des Sénégalais. Le PDS dénonce une politique fiscale “étouffante”, sans équité ni effet redistributif, estimant qu’elle contribue à détruire le tissu économique au lieu de le renforcer.
Sur le plan de la dette extérieure, le PDS fustige une posture gouvernementale qu’il juge contradictoire : un souverainisme de façade alors que les ménages et entreprises sénégalaises paient le prix fort d’un endettement opaque. Le parti déplore l’absence de résultats concrets issus de cette dette, alors que les populations les plus vulnérables subissent directement les conséquences.
L’état de l’économie nationale a également été au cœur des préoccupations. Le PDS affirme que près de deux ans après l’arrivée du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, “l’économie sénégalaise est à la dérive”. Il cite les récentes dégradations de la note souveraine du pays par des agences comme Moody’s et Standard & Poor’s, et un déficit public dépassant les 9 % du PIB. Le recours excessif aux emprunts obligataires, sans cap clair ni projets structurants visibles, est pointé du doigt. Le parti fait la comparaison avec la gouvernance d’Abdoulaye Wade, qualifiée de “prudente et efficace”, notamment dans le financement de grands projets comme l’AIBD via la Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA) introduite par Karim Wade.
Le PDS revient par ailleurs sur l’état des finances publiques laissées en 2012, rejetant les accusations de “caisses vides”. Citant les chiffres de la BCEAO, le parti affirme que les avoirs de l’État étaient passés de 191 à 387 milliards FCFA entre 2000 et 2012, preuve selon lui d’une gestion rigoureuse et structurée.
Autre dossier mis en avant : le projet portuaire de Ndayane. Le PDS salue “la vision stratégique” de Karim Wade dans ce dossier, soulignant que le partenariat avec l’opérateur DP World a permis un investissement supérieur aux attentes. Le parti voit en ce modèle de partenariat public-privé une voie à suivre dans d’autres secteurs.
Sur le plan politique, le PDS annonce une réorganisation interne majeure à venir, avec la publication prochaine d’un nouveau Comité Directeur et la restructuration du Secrétariat National. Il appelle ses militants à la mobilisation dans “l’unité, la discipline et la clarté d’un projet national”.
Enfin, le parti insiste sur la nécessité d’un sursaut collectif pour préserver la cohésion nationale dans un contexte de fractures sociales et de tensions politiques. Il appelle à restaurer la confiance entre citoyens et institutions, à renforcer la paix sociale, et à réaffirmer les valeurs démocratiques. Le PDS condamne fermement les arrestations liées à des délits d’opinion et exige la libération des détenus politiques.
Clôturant son intervention, le Parti Démocratique Sénégalais affirme sa détermination à défendre la démocratie, à proposer des alternatives crédibles et à accompagner les Sénégalais vers un avenir plus stable et prospère.
Emedia