L’ONG Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS) tire la sonnette d’alarme sur les conditions de vie de la diaspora sénégalaise aux États-Unis. À travers une déclaration rendue publique ce mercredi, l’organisation partage les résultats d’un diagnostic réalisé en septembre dernier, reposant sur des entretiens approfondis avec des membres de la communauté sénégalaise installée outre-Atlantique. Les constats dressés mettent en lumière des difficultés multiples, tant sur le plan social que sanitaire, juridique et politique.
Selon AHDIS, cette diaspora, pourtant essentielle à l’économie et au rayonnement du Sénégal, reste encore trop peu prise en compte dans les politiques publiques. Ses transferts financiers, son dynamisme associatif et son attachement profond au pays ne suffisent pas à lui garantir une reconnaissance concrète de l’État. L’ONG rappelle que la place centrale de la diaspora a pourtant été réaffirmée lors des récents échanges entre les autorités sénégalaises et leurs ressortissants de l’étranger.
Face à ce décalage entre discours et réalités, AHDIS interpelle l’État du Sénégal sur plusieurs urgences. Elle plaide notamment pour la mise en place de mécanismes d’assistance sociale et sanitaire adaptés aux réalités de l’émigration, avec notamment la création d’un fonds d’urgence pour faire face aux maladies graves, accidents ou décès. L’organisation insiste aussi sur la nécessité d’un accompagnement judiciaire efficace, dans un contexte où de nombreux Sénégalais sont confrontés à des situations complexes liées à l’immigration, au travail ou à des discriminations. La création d’un bureau d’assistance légale au sein des consulats figure parmi les propositions concrètes avancées.
L’ONG attire également l’attention sur le rôle fondamental des associations sénégalaises basées aux États-Unis, qui œuvrent au quotidien pour maintenir le lien social et renforcer la solidarité au sein de la communauté. Elle appelle l’État à établir un partenariat formalisé, avec un appui institutionnel, logistique et financier clair, pour mieux structurer leur action.
Enfin, AHDIS estime qu’il est temps de garantir une représentation politique réelle et légitime aux Sénégalais de la diaspora. Pour l’organisation, leur place dans les instances nationales, y compris à l’Assemblée nationale et au gouvernement, doit aller au-delà des considérations financières liées aux transferts de fonds. Cette reconnaissance politique est perçue comme un droit, et non comme une faveur.
Dans sa déclaration, signée par son président Amacodou Diouf, l’ONG conclut en appelant les autorités sénégalaises à transformer les promesses en actes. « La sécurité, la dignité et le bien-être de chaque Sénégalais à l’étranger doivent devenir une priorité nationale », martèle AHDIS, qui exige des mesures concrètes, inclusives et durables à la hauteur des sacrifices consentis par les Sénégalais de l’extérieur.
Emedia