Dans une vive passe d’armes sur les réseaux sociaux, l’ancien ministre Pape Malick Ndour a apporté une réplique cinglante au ministre de la Culture et du Tourisme, Amadou Ba, après des accusations d’appel à l’insurrection.
« Je suis un homme d’élégance et de principes », affirme Pape Malick Ndour dans une déclaration rendue publique ce dimanche. « Jamais je ne m’abaisserai à des interprétations malveillantes pour salir un adversaire politique ou instrumentaliser la justice », ajoute-t-il, rejetant toute tentative d’atteinte à la stabilité institutionnelle. Selon lui, ses propos, largement partagés sur les réseaux sociaux, ont été sortis de leur contexte. « Que les choses soient claires : je n’ai appelé ni à un renversement du gouvernement par la force ni à un coup d’État. Tout le monde peut regarder la vidéo. »
Évoquant un souvenir d’un débat politique passé, Pape Malick Ndour rappelle une scène où, alors ministre, il raccompagnait Amadou Ba chez lui après un échange houleux. Un geste qu’il qualifie de républicain, empreint d’élégance et de respect pour l’adversaire politique. « Voilà l’élégance dans notre République, la République sénégalaise, où il ne peut y avoir de place pour une instrumentalisation de la justice destinée à faire taire un adversaire. »
Face aux accusations publiques, Pape Malick Ndour annonce des poursuites judiciaires. « Dès lundi, mes avocats déposeront une plainte contre toi, Monsieur le Ministre, ainsi que contre le président du groupe parlementaire de Pastef, qui m’accuse d’avoir appelé à un coup d’État », prévient-il. Il conclut sa déclaration sur un ton résolu : « La dignité, c’est aussi de répondre fermement, mais sans haine. Le combat continue. »
La réaction de Pape Malick Ndour intervient après un post d’Amadou Ba publié quelques heures plus tôt sur les réseaux sociaux, dans lequel le ministre fustigeait les propos tenus par l’ancien membre du gouvernement, qu’il interprète comme un appel à renverser un pouvoir démocratiquement élu. « C’est une insulte au suffrage universel et au peuple sénégalais », écrivait notamment Amadou Ba, dénonçant une dérive grave et un dépassement du « seuil de tolérance démocratique ».
Le président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, Ayib Daffé, et le directeur du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, ont également critiqué les propos de Pape Malick Ndour, tenus lors de la manifestation pour la libération de Farba Ngom.
Emedia