Le climat social se dégrade au Centre régional des œuvres universitaires de Ziguinchor (CROUZ). Lors d’une assemblée générale tenue ce jeudi, les délégués du personnel ont dressé un constat alarmant de la situation interne, pointant du doigt la gestion du directeur, le docteur Salif Baldé. Les griefs sont nombreux : contrats de travail octroyés sur des bases népotiques, non-versement des cotisations sociales à l’IPRES, recrutements jugés abusifs, mutations arbitraires et baisses de salaires décidées sans concertation.
Landing Goudiaby, coordinateur du collège des délégués du personnel, a expliqué que cette rencontre visait à informer les agents sur les difficultés qu’ils rencontrent depuis l’arrivée de la nouvelle direction. « On nous avait fait croire que le budget ne permettait pas de maintenir certains travailleurs, notamment les femmes de ménage et les temporaires. Nous avons soutenu la direction à l’époque, allant même jusqu’à réclamer une augmentation du budget du CROUZ. Mais aujourd’hui, nous constatons que des agents en fin de contrat à durée déterminée (CDD), donc éligibles à un CDI, ne sont pas régularisés, tandis que des proches du directeur sont recrutés », a-t-il déploré.
Les délégués dénoncent également une gestion arbitraire des ressources humaines. Selon eux, des chefs de service sont mutés ou mis à disposition sans concertation préalable, ce qui entraîne une perte de leurs avantages et une précarisation de leur situation financière. « Vous prenez un chef de service, et parce que son visage ne plaît pas ou qu’il n’est pas parent avec la direction, vous le mettez à la disposition d’une division. Il perd tout, alors qu’il a des engagements bancaires », a fustigé Landing Goudiaby.
Autre point de tension : le non-versement des cotisations sociales à la Caisse de sécurité sociale et à l’IPRES. Les travailleurs affirment que les prélèvements sont effectués sur leurs salaires, mais que les montants ne sont pas reversés aux organismes concernés. « Depuis six mois, certains agents n’ont rien perçu, ce qui aggrave leur précarité », ajoute le coordinateur.
Les employés reprochent également à la direction l’absence d’investissements structurants malgré une hausse du budget. « Les précédentes directions ont construit et investi. Celle-ci, rien. Pourtant, on nous parle de manque de moyens. C’est incompréhensible », a souligné le représentant du personnel.
Face à cette situation, les délégués affirment avoir épuisé toutes les voies de recours. « Nous avons saisi l’inspection du travail, qui a tenté une médiation, sans succès. Aujourd’hui, nous avons informé le personnel et transmis le dossier aux syndicats. Si rien ne change, la grève reste une option », a prévenu Landing Goudiaby.
Malgré plusieurs tentatives, le directeur du CROUZ de Ziguinchor, docteur Salif Baldé, n’a pas donné suite à nos sollicitations pour recueillir sa version des faits.
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