La réaction ne s’est pas fait attendre. Après l’arrivée à Dakar du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, exfiltré suite au coup d’État survenu en Guinée-Bissau à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle, le député Guy Marius Sagna a vertement critiqué la CEDEAO, accusée selon lui de protéger coûte que coûte ses chefs d’État membres.
Dans une déclaration au ton particulièrement sévère, le parlementaire estime que l’organisation régionale fonctionne comme un « syndicat des chefs d’État », soutenant Embaló quelles que soient ses décisions controversées. Il rappelle notamment la dissolution « arbitraire » de l’Assemblée nationale bissau-guinéenne, la mise à l’écart d’une délégation de la CEDEAO, ou encore les obstacles imposés au parti historique du pays lors du processus électoral; autant d’actes qui, selon lui, n’ont suscité aucune sanction sérieuse de l’organisation.
Pour Guy Marius Sagna, l’attitude de la CEDEAO face à ce qu’il qualifie d’« auto-coup d’État » démontre un décalage profond entre les dirigeants ouest-africains et les aspirations des populations. Il reproche également à Embaló, lorsqu’il présidait l’institution régionale, d’avoir demandé à l’ONU de priver de tribune les gouvernements de transition du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Le député met en garde contre une CEDEAO qui, selon lui, défend ses pairs « comme la corde soutient le pendu », au détriment de la démocratie et des peuples de la région.
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